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Publié le lundi, 18 mars 2019 à 09h44

Liana Levi lance la collection Grandes Voix d’Italie

Par Stefano Palombari

Collection Grades Voix d'Italie chez Liana Levi

La maison d’édition Liana Levi, qui publie depuis plusieurs années des auteurs italiens plus ou moins jeunes et célèbres mais toujours de grand talent, vient de créer « Grandes voix d'Italie » une collection de livres de poche tout spécialement consacrée à la grande littérature italienne du 20ème siècle.

La collection, née il y a deux mois, s’est enrichie rapidement de cinq publications : Tous nos hiers de Natalia Ginzburg, paru en 1952, Un monde sans faille d’Alberto Vigevani, Les routes de Poussière et Madame della Seta est aussi Juive de Rosetta Loy et De Venise à Venise de P. M. Pasinetti.

Mais qu’ont-ils en commun ces romans ? Si pour Natalia Ginzburg nous pouvons parler à juste titre de « classique » pour les autres auteurs, le discours est un peu plus compliqué car leur présence est moins « évidente ». Bien que moins connus, la lecture de leurs textes ne laisse pas de doute quant à leur légitimité au sein de la collection. Le Fascismo est un autre point commun de ces quatre premiers auteurs. Tous les ouvrages l’évoquent à l’exception de Les routes de Poussière.

Commençons par Venise à Venise (Dorsoduro dans sa version originale) de Pier Maria Pasinetti, souvent surnommé le « Proust vénitien ». Le Dorsoduro est l'un des plus précieux quartiers de Venise. C'est aussi la colonne vertébrale de ce roman. Pier Maria Pasinetti y raconte la montée du fascisme en Italie dans les années 20, à travers la vie de trois vieilles familles vénitiennes qui partagent le même palais.

Rosetta Loy, quant à elle, au fil de ses romans s’est constitué une solide réputation. Le nombre de ses fidèles lecteurs ne cesse d’augmenter. Les routes de Poussières, saga d’une famille paysanne du Piémont lors de l’édification de l’Unité italienne, est sont chef d’œuvre incontesté. Madame Della Seta aussi est juive, qui analyse le rôle des Papes Pie XI et Pie XII dans la déportation des Juifs, est un livre à mi-chemin entre l’essai et la fiction.

Un Monde sans faille d’Alberto Vigevani est un joyau littéraire. Dans son article paru son notre site, Riccardo Borghesi explique que « dans Un monde sans faille (...) sont recueillis deux brefs romans, qui relatent, justement à travers le regard d’un enfant, la manière dont le monde de la bourgeoisie juive milanaise ne sut voir monter la vague noire de l’antisémitisme. (...) La tragédie du fascisme est racontée de façon intimiste et délicate à travers les cicatrices laissées dans le quotidien, les traces sur les visages éprouvés des personnes aimées, la stupeur de se découvrir différents, après s’être longtemps crus égaux. »

Tous nos hiers de Natalia Ginzburg est un texte de 1952 dans lequel la romancière décide de se pencher, comme l’explique Fabio Gambaro dans la préface du livre, sur les « années tragiques qui ont bouleversé sa vie et l’histoire de son pays. (...) Elle aborde ces éventements graves et douloureux presque indirectement puisqu’elle évoque les drames collectifs à l’aune des vicissitudes privées d’un groupe d’adolescents issus de deux familles de la bourgeoisie piémontaise, dont le roman retrace les différents parcours de la seconde moitié des années trente à la fin de la guerre. »

Informations pratiques

Collections Grandes Voix d'Italie, Liana Levi.
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