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Publié le lundi, 8 juillet 2019 à 10h58

L’Enfer du commissaire Ricciardi, nouveau roman de Maurizio De Giovanni

Par Stefano Palombari

L’Enfer du commissaire Ricciardi - couverture

Le commissaire Ricciardi est de retour pour la joie des nombreux inconditionnels de ce policier atypique au regard magnétique. Un regard qui perce la surface du présent pour subir la douleur des tragédies passées. Une malédiction qui empêche cet homme sensible de vivre une vie « normale », de se projeter dans le futur, d’envisager une présence féminine à ses côtés.

Ricciardi revient naturellement avec le reste de la bande. Son fidèle, encombrant et coléreux Brigadier Maione ; Garzo, le chef de la police compromis avec le régime ; la belle, riche et fatale Livia, éperdument amoureuse de Ricciardi ; la timide et discrète Enrica, elle aussi éprise du commissaire ; « bambinella », le travesti indic du brigadier ; Modo, médecin touchant et rebelle ami fidèle du commissaire, et la vieille Rosa, la personne la plus importante pour le jeune policier.

Comme d’habitude, le commissaire fait des apparitions saisonnières en libraire. Les publications suivent logiquement la période évoquée dans le livre. Après Les Pâques du Commissaire Ricciardi, paru en période d’œufs en chocolat, ou mieux de pastiera, vu que nous sommes à Naples, et Le Noël du Commissaire Ricciardi qui a accompagné la dégustation des derniers panettoni, voici que la canicule napolitaine nous rejoint dans les rayons, en pleine période de fortes chaleurs.

L’Enfer du commissaire Ricciardi s’ouvre sur une chute mortelle. Le docteur Tullio Iovine del Castello est retrouvé écrasé au sol, tombé de la fenêtre de son bureau au dernière étage du Policlinico de l’Université Royale. Il apparaît tout de suite évident que la chute ne fut pas accidentelle et qu’il ne s’agissait pas d’un suicide.

La chaleur dense de ce début d’été rend les déplacements plus pénibles notamment pour le corpulent brigadier. Différentes pistes s’ouvrent, rendant la tache des enquêteurs plus ardue. D’autant plus que l’un et l’autre ont également quelques préoccupations personnelles. Le brigadier est saisi par une jalousie soudaine et incontrôlable, qui lui ôte le sourire et la sérénité.

Quant à Ricciardi, l’agonie de Rosa, la personne qui résume en elle toute sa famille, tout en n’ayant aucun lien de parenté avec lui, l’affecte particulièrement. Mais aussi l’absence soudaine d’Enrica, la jeune femme avec qui il avait pris l’habitude d’échanger des regards et des sourires.

On retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès des précédents livres de De Giovanni. In primis, les personnages attachants qui évoluent dans une ville, Naples, qui reste la vraie protagoniste de toute la série. Le lecteur s’abandonne au fil des pages, aux bruits, aux odeurs, aux saveurs, aux couleurs… bref à l’atmosphère unique de cette ville magnifique. Même si le roman se passe dans les année 1930 l’âme du centre historique n’a pas changé. Le conseil de lecture peut faire germer le projet d’un prochain voyage.

Informations pratiques

Maurizio De Giovanni, L’Enfer du commissaire Ricciardi, Rivages noir, 23 €
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