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Publié le jeudi, 12 avril 2018 à 09h27

Les Pâques du commissaire Ricciardi, roman de Maurizio De Giovanni

Par Stefano Palombari

Les Pâques du commissaire Ricciardi - couverture

Après les quatre saisons (l’hiver, le printemps, l’été, l’automne), Les Pâques du commissaire Ricciardi est le deuxième volet des feste comandate, les fêtes religieuses de la série consacrée au ténébreux au regard magnétique. Le premier étant le Noël du commissaire Ricciardi paru l’année dernière. Il faut avouer que la lecture est prenante. On peut comprendre l’addiction de certains pour les polars de Maurizio De Giovanni.

Les enquêtes de cette série de polars se déroulent tous à Naples pendant le ventennio, la période où l’Italie était sous la botte de Mussolini. Pour le volume en question il s’agit de la période de Pâques 1932. Une jeune et magnifique fille de joie est retrouvée morte dans la chambre qu’elle occupait à l’intérieur du Paradiso, maison close très prisée des Napolitains de la bonne société. Rosaria Cennamo, surnommée « Vipera », vipère, était la pièce maîtresse de la maison. Elle était devenue une véritable célébrité.

Le commissaire Ricciardi, épaulé par le fidèle et très efficace brigadier Raffaele Maione ainsi que par le docteur Modo, histrionique médecin légiste, réussit à résoudre grâce à son intuition particulièrement développée et à ses visions morbides. Le héros de De Giovanni, arrive à mener à bien l’enquête malgré moult variables, obstacles et éléments parasites : L’attention gênante de deux jeunes filles amoureuses, la violence des squadristi, les groupes de chemises noires qui sévissent à l’époque, une demande en mariage restée en suspens, un marchand d’objets sacrés adepte du BDSM...

Le côté polar, avec « son rythme nécessairement rapide » est irrémédiablement freiné par l’allure d’une époque où les voitures sont rares. Les policiers se déplacent à pied ou prennent les transports en commun. Particulièrement savoureuse la sortie en tramway au Vomero, quartier chic de la ville aujourd’hui mais village de paysans à l’époque.

Un giallo, qui prend son temps. Les temps également d’une halte au Gambrinus, une institution de la gastronomie napolitaine qui perdure de nos jours. La lecture de ce roman, qui « ne fait pas ses 330 pages », est un traitement anti-stress efficace pour oublier, pendant quelques temps, la hantise maladive du temps qui se perd. Un petit conseil à ceux qui souhaitent s’initier aux romans de De Giovanni : « Commencez par le commencement ». Même si chaque livre est indépendant, il y a des fréquents renvois aux publications précédentes, « personnage rencontré dans ... » « voir le roman ... ».

Informations pratiques

Les Pâques du commissaire Ricciardi, de Maurizio De Giovanni, Rivages, 22 €
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