La plus grande de Davide Morosinotto. Les pirouettes de la pirate

Par Murielle Hervé-Morier

Associer le délicat minois d’une jouvencelle à une histoire de pirates peut paraître hors sujet tant les exploits des écumeurs des mers ont peu de choses en commun avec les traditionnels portraits de femmes. Or ce roman jeunesse qui s’inspire justement de faits réels, en l’occurrence la vie mouvementée de Ching Shih, vient tordre le cou à bien des préjugés.

Ce livre est un objet volumineux qui relate les aventures d’une héroïne au destin hors du commun et qui invite petits et grands lecteurs à voyager dans le temps et l’espace.
Nous sommes ainsi transportés en Chine du Sud à la fin du dix-huitième siècle pour suivre les péripéties de l’orpheline, Shi Yu, qui fait ses premiers pas dans l’existence chez un aubergiste sans scrupules ni moralité sévissant aux abords du port de Canton. C’est dans ce contexte que celle-ci croisera un ancien maître en arts martiaux, une rencontre décisive puisque ce dernier l’initiera à une technique de combat presque oubliée, le wushu de l’Air et de l’Eau.

Puis, dès l’âge de douze ans, elle fera son entrée dans la piraterie en étant enrôlée par le redoutable Dragon d’Or dans des circonstances qui font froid dans le dos. De fil en aiguille, du haut de ses seize printemps, Shi Yu, qui aura conquis ses galons de dure lutte, se retrouvera à la tête de toute une armée de pirates pour à son tour être redoutée de tous. Mais surtout respectée, c’est elle en effet qui commande !
Le récit d’une ascension qui transcende les possibles pour mettre en avant une force de la nature tout en faisant la part belle au rêve et à l’évasion. Dépaysement garanti.