Publié le vendredi, 12 juillet 2024 à 09h26
Le Guépard de Luchino Visconti au cinéma en version restaurée
Dans le cadre de la minirétrospective "Le XIXème siècle de Luchino Visconti". Les Acacias, société de distribution indépendante, fait ressortir en salle, en version restaurée, Le Guépard, chef-d'œuvre de Luchino Visconti le 31 juillet 2024.
En 1860, le débarquement des troupes républicaines de Garibaldi en Sicile sonne les dernières heures de l’aristocratie locale. Le prince Don Fabrizio Salina et sa famille se retirent dans leur palais à la campagne, à Donnafugata. Don Fabrizio nourrit des projets pour son neveu Tancrède et l’imagine avec une femme plus riche et plus intelligente que sa propre fille. Lors de la réception donnée en l’honneur des Salina, Tancrède s’éprend d’Angelica, la fille du maire…
Dans sa somptueuse demeure sicilienne, la famille du prince Don Fabrizio Salina est réunie pour la prière. Tout respire là un bonheur ancien, une sorte d’éternité cérémonieuse qui fait de la féodalité une classe de droit divin : respect de la tradition, aristocratie clairement hiérarchisée. Les entorses que le maître peut faire subir à la morale prônée sont prévues : le confesseur se trouve à portée de la main ! Brusquement un majordome se dresse sur le seuil et, essoufflé, déclare qu’il y a un soldat mort dans le jardin. Ce cadavre est l’équivalent du premier rat crevé qui, dans le roman de Camus, annonce la peste. Les Chemises Rouges de Garibaldi ont débarqué.
Dans les convulsions du Risorgimento l’unité nationale italienne va se forger. Du coup, le trop bel équilibre féodal se rompt : une fissure menace l’édifice. L’Histoire des hommes redevient accidentelle, livrée aux risques d’une liberté toujours prête à redevenir sauvage malgré les garde-fous de la religion et de la culture. Les civilisations sont fragiles ! Tel pourrait être le premier thème de ce film.
La nouvelle situation entraîne la promotion d’une nouvelle classe : la bourgeoisie. Que cherche-t-elle ? A supprimer les privilèges ? Non. Elle veut seulement avoir droit à leur partage ; immédiatement, Don Fabrizio comprend que pour la neutraliser, il faut s’y allier et non s’y opposer. Son neveu, le jeune Tancrède, le comprend également. « Si nous voulons que tout reste pareil, dit-il, il faut que nous changions tout ! » Il s’engage dans les partisans. Cependant, dès que l’objectif est atteint, il devient défenseur du régime afin d’éviter que la revendication dépasse les limites d’une réadaptation réformiste et qu’elle s’attaque aux structures profondes. Après avoir combattu du côté des patriotes loqueteux, il rentre chez lui en uniforme de gala. Au matin du bal fastueux offert par Don Diego, Tancrède comme les autres, entend les coups de feu de l’exécution de trois soldats condamnés à mort pour avoir voulu, contrairement à lui, continuer la lutte.
Informations pratiques
- Au cinéma à partir du 31 juillet 2024
Jeu-concours des places à gagner réservé aux abonnés à notre lettre
(pour participer au concours, cliquez sur ce lien et répondez aux trois questions)