cinéma

Publié le jeudi, 11 juillet 2024 à 09h45

L'Innocent de Luchino Visconti au cinéma en version restaurée

Par Italo Parigi

Giancarlo Giannini et Laura Antonelli dans une scène de L'Innocent de Luchino Visconti

Dans le cadre de la minirétrospective "Le XIXème siècle de Luchino Visconti". Les Acacias, société de distribution indépendante, fait ressortir en salle, en version restaurée, Senso, chef-d'œuvre de Luchino Visconti le 31 juillet 2024.

Tullio Hermil est un mondain oisif qui évolue dans la grande bourgeoisie italienne de la fin du XIXe siècle. Il entretient son narcissisme et affirme sa virilité au bras de Teresa, sa sublime maîtresse qu’il exhibe dans les salons auprès de ses amis et rivaux. Son épouse, Giuliana, dont il a fait sa confidente, lassée du manque d’amour auquel Tullio l’a condamnée, se laisse séduire par un jeune écrivain dont elle attend un enfant. Profondément meurtri dans son orgueil, Tullio décide de faire à nouveau valoir ses droits maritaux.

« 3 Avril 1975. Luchino Visconti chute. Sa jambe droite se brise et laisse son corps fragile en charpie. L’hôpital, à nouveau. Les blouses blanches. Le défilé des bouquets et des vœux de convalescence… Presque trois ans ont passé depuis son accident vasculaire cérébral, à Rome, sur la terrasse de l’hôtel Éden. Trois ans de souffrances et de lutte contre un Mal maudit qui entrave lourdement le cinéaste, désormais enfermé dans une enveloppe charnelle qui ne lui obéit plus. C’est un long chemin de croix, une volonté inaltérable de recouvrer l’autonomie de ses mouvements, qui se fracassent dans l’indifférence cruelle d’une journée de printemps. Visconti répète, alors, comme un comédien consciencieux, son pas assuré, libéré depuis peu de l’humiliant support d’une canne. L’espérance se brise dans le cri des sirènes d’ambulance, à la veille d’un tournage longtemps médité et attendu, repoussé sine die.

L’Innocent est le fruit blet de cette chute. La dernière chute. Et lorsque paraît le réalisateur quelques longues semaines plus tard sur le plateau de tournage, en Toscane près de Lucques, pas un des membres fidèles de son équipe ; le chef-opérateur Pasqualino De Santis, le costumier Piero Tosi, le chef décorateur Mario Garbuglia ou Suso Cecchi D’Amico, scénariste et amie de toujours, ne parvient à réprimer un serrement de cœur face à la silhouette décharnée et vieillie, enfoncée dans son fauteuil roulant, qui s’installe derrière la caméra. » Alexandre Piletitch

Informations pratiques
  • Au cinéma dès le 31 juillet 2024

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