Francesca Manfredi, Un bon endroit pour vivre

Par Stefano Palombari

Lorsqu’on est un jeune écrivain, envisager la suite après un succès littéraire est toujours un casse-tête. La plupart du temps le second roman est une déception. Les différents critiques réitèrent et entonnent à l’unisson la complainte des regrets. Après L’empire de la poussière, excellent premier roman, Francesca Manfredi a pris tout le monde au dépourvu grâce à un objet littéraire totalement différent.

Le premier roman, complexe et riche d’éléments de réflexion, laisse la place à un recueil de petites histoires légères, « sans queue ni tête », au sens propre du terme. Un bon endroit pour vivre n’est qu’une suite d’instantanés. On ne sait pas ce qui s’est passé avant ni ce qui se passera après. Et c’est suffisant car chaque nouvelle est consacrée à un lieu, un endroit. Pour la plupart, l’endroit est un appartement ou une maison : Celle de l’enfance, de la grand-mère, des vacances, d’un avenir heureux, d’un inconnu...

Ces lieux sont des témoins passifs mais pas toujours silencieux. Ils s’expriment par des détails qui prennent soudainement un relief insoupçonné. La plume de Francesca Manfredi, toujours bien aiguisée, offre au lecteur, par le bais de ces brefs instants de vie, des instants de pur plaisir intellectuel.