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Publié le mardi, 3 septembre 2024 à 09h34

Faïel de Paolo Bellomo. L’imagination au pouvoir

Par Stefano Palombari

Faïel de Paolo Bellomo - couverture

Faïel est un garçonnet curieux et espiègle. Ce jour-là, en revanche, son regard est teint d’inquiétude. Il observe son père, immobile, allongé sur la table à manger. Il vient tout juste d’être tué. D’une balle dans la tête. Qui l’a tué ?
Samouèle s’était rendu chez Colin Saintorsole, son employeur, pour faire entendre certaines revendications. Tout laisse penser que ce dernier est le meurtrier. Du moins, Vitelarìnze, grand-père de Faïel en est convaincu.

La mère de Faïel, la belle Sisine, ne réussit pas à pleurer. Elle a les yeux secs, l’étrangère. Bien que née dans le village, le fait que ses parents soient venus d’ailleurs fait d’elle une étrangère. Aux mœurs forcément différentes. Elle provoque une sorte d’attraction-répulsion. Le cadavre de son mari encore chaud, Sisine est contrainte à plusieurs reprises de repousser les avances maladroites de Taloud, le cousin du défunt.

C’est le début d’une histoire surprenante qui se passe dans un endroit indéfini à l’idiome étrange. Cela rappelle par moments certains dialectes du sud de l’Italie. Les noms des personnages ont des consonances exotiques, presque levantines.

Faïel est un roman remarquable. Le style original et très imaginatif de l’auteur ne perd pas d’intensité au fil des pages. La narration n’est jamais ennuyeuse ni prétentieuse. On reconnaît, parmi les nombreuses influences du jeune écrivain, celle d’Antonio Moresco. Certains passages de Faïel m’ont tout de suite fait penser au roman Gli Esordi. Cela dit, Faïel échappe à tout classement. Une fable ? Une allégorie politique ? Un hymne à la tolérance, au respect de la nature et des animaux ? Ou tout simplement notre monde observé à auteur d’enfant.

Informations pratiques
  • Paolo Bellomo, Faïel, Le Tripode, 20€