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Publié le dimanche, 16 juin 2024 à 11h09

Sara Vallefuoco, Noir d’encre. Petits meurtres en Sardaigne

Par Stefano Palombari

Sara Vallefuoco, Noir d’encre - couverture

Sardaigne, 1899, un cadavre est découvert dans un étal. Un homme a été tué d’un coup de couteau en plein cœur. Le propriétaire du couteau est interpellé. C’est le coupable idéal. Un jeune garçon qui travaille le liège pour produire des bouchons. Pas pour des bouteilles de pinard, mais pour des fioles d’eau aux propriétés magiques. Le vice-brigadier des carabiniers Robespierre Ghibaudo ne croit pas à la culpabilité du jeune Anania. Il est évident qu’on veut le coincer. Il y a une main invisible derrière cet événement et des autres qui l’ont précédé.

La caserne des carabiniers du village de Serra s’apparente à une citadelle assiégée. La population locale, de nature peu loquace, ne fait rien pour cacher sa contrariété à cette présence imposée. La nation est toute jeune. Les règles, les lois écrites et les sanctions, ont un goût exotique dans ces contrées isolées car elles sont exportées du Piémont. Les carabiniers du poste de Serra, sont tout autant exotiques puisqu'ils viennent des quatre coins de la Péninsule. Ghibaudo est turinois, Sgrelli sicilien, Moretti romain, Marasco toscan...

L’enquête a du mal à avancer car pendant des siècles la population a appris à gérer les conflits à sa façon. La présence des militaires dérange. Mais Gribaudo est têtu. Il veut absolument résoudre cette affaire qui se révèle plus compliquée que prévu. Il découvre qu’elle est liée à deux événements sanglants qui ont eu lieu quelque temps auparavant. L’enlèvement et le meurtre d’un propriétaire terrien et le massacre d’une famille entière. Un enchaînement de vengeances croisées.

Noir d’encre est un premier roman très bien conçu. L’atmosphère dense de soupçon et de méfiance comme la chaleur étouffante de ce début d’été 1899 en Sardaigne est rendue de manière remarquable. En donc, pour ce début d’été 2024, je ne peux que vous conseiller la lecture de Noir d’encre.

Informations pratiques
  • Sara Vallefuoco, Noir d’encre, traduit de l'italien par Serge Quadruppani, Métailié, 22,50 €