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Publié le vendredi, 30 mars 2018 à 09h45

Rome, portrait d'une ville aux éditions Taschen

Par Stefano Palombari

Rome, portrait d’une ville - couverture

Les éditions Taschen viennent de publier un magnifique livre illustré sur la « Ville éternelle ». Il s’agit d’une histoire par images de Rome à partir de 1840. Daguerréotypes, stéréogrammes, photos en noir et blanc et couleurs permettent de tracer le portrait d’une ville en mouvement. L’histoire de la ville se confond avec celle de la photographie. « Dès les débuts de la photographie, la ville éternelle est le sujet de daguerréotypes et colotypes ».

Les photos sont un étonnant témoignage des nombreuses transformations. En 1840, la campagne était encore dans le centre de la ville. Dans l’un des clichés, le Forum est en partie caché par le linge étendu, dans un autre par des vaches qui broutent. Autant d’images déroutantes qui montrent des vestiges disparus à jamais, comme la fontaine Meta Sudans - la « borne qui suinte » - construite sous l’empereur Domitien à côté du Colisée et démolie sous Mussolini en 34.

Des photos datant d’avant 1885 montrent les rues du quartier médiéval autour de piazza Venezia. Un quartier effacé par le chantier du Vittoriano, le monument en l’honneur de Vittorio Emanuele, roi d’Italie. Les travaux, commencés en 1885 se sont achevés pour l’anniversaire des 50 ans de l’unité de l’Italie en 1911.

A chaque page tournée, une surprise : Les différents ports de la ville, les premiers grands hôtels, les femmes romaines, dont la sublime Lina Cavalieri, avant le tournant du siècle. A propos des Romaines, Freud disait « Les femmes, dans la foule, sont très belles, même lorsqu’elles sont laides et, en fait il y en a très peu qui le soient parmi elles ».

Des photos jamais banales qui ont le mérite de rendre également l’humeur du photographe et de la période à laquelle elles ont été prises. La Rome terne du fascisme et de la guerre, la Rome occupée, la Rome bombardée… scène de destruction et de souffrance. Puis, l’après guerre, le néo-réalisme, le miracle économique, les actrices, les écrivains, les fêtes, le glamour... c’est une renaissance. Les photos se font miroir de cette allégresse, de ce climat léger et insouciant de la Dolce Vita.

Les textes historiques et ceux qui accompagnent les illustrations sont tous en trois langues, anglais, allemand et français. Souvent il s’agit de citations d’écrivains ou de penseurs. Le livre reporte plusieurs extraits de Portrait d’une femme de Henry James ainsi que du roman de Gabriele Dannunzio, Il Piacere.

Rome, portrait d’une ville est le résultat d’un travail iconographique extraordinaire qui raconte par images les mutations d’une ville et les événements subis en presque deux siècles. L’histoire vécue et figée en image, des centaines d’images d’une rare beauté, réalisées par les meilleurs photographes de tous les temps depuis Lorenzo Suscipij jusqu’à Ferdinando Scianna, dans les années 90, en passant, entre autres, par des clichés de William Klein – parmi lesquelles une très jeune et séduisante Sophia Loren - et de Henri Cartier-Bresson.

Informations pratiques

Rome, portrait d’une ville, de Giovanni Fanelli, Taschen, 50 €
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