Archives Cinéma

Publié le mercredi, 7 avril 2010 à 09h07

Regards du cinéma sur la société italienne

Par Stefano Palombari

La caractéristique principale du cinéma italien est que ses réalisateurs ont toujours porté une attention critique à l’égard de la société. On peut toutefois écarter le cinéma des”téléphones blancs” de la période fasciste, encore qu’il faudrait ana- lyser plus finement cette production.

Ainsi, le “Néron” de Ettore Petrolini, qui était une satire sophistiquée de Mussolini, ne fut pas censuré. Et il ne faut pas oublier que ce dernier soutint la création de Cinecittà. Dès 1945, avec le Néoréalisme, furent abordés les grands thèmes sociaux, politiques et culturels de l’Italie (difficultés économiques, changements de men- talité, affrontements de classes).

Après les années 60, l’évolution vers la comédie connut un grand succès durant deux à trois décennies. Ceci, parce que ces cinéastes savaient allier habilement, naturellement pourrait-on dire, l’humour et le drame, la distraction avec une critique, parfois très cruelle, des mœurs de la société. Même Totò, la “machine à films”, cachait bien souvent derrière son allure de “cabotin” la misère du petit peuple. Si l’avènement des chaînes de télévision privées a porté un coup terrible au cinéma, cela n’a pas interdit à de grands auteurs comme Antonini, Fellini, Pasolini, Rosi, de dénoncer les dérives, les travers du monde italien. Et la relève continue...

LE LIT CONJUGAL (Una storia moderna : l'ape regina 1963) Mercredi 7 avril. Réalisation Marco Ferreri Scénario Marco Ferreri, Raphael Azcona, Diego Fabbri, Massimo Franciosa, Pasquale Festa Campanile, Goffredo Parise Image Ennio Guarnieri Montage Lionello Massobrio Musique Teo Usuelli avec Ugo Tognazzi, Marina Vlady, Walter Giller, Ricardo Fellini 90 mn
Alfonso, la quarantaine, concessionnaire automobile aisé, décide de se marier sur les conseils de son ami prêtre. Il connaît Regina, une belle bourgeoise croyante... Mais une fois mariée, elle est obsédée par le désir de donner naissance à un fils. La jeune épouse révèle alors un appétit sexuel extraordinaire... Une farce grinçante sur le machisme des Italiens et de l'Église. Marina Vlady obtint, pour le rôle de Régine, le prix d'interprétation au Festival de Cannes. (Séances 14h 18h)

LA DIXIÈME VICTIME (La Decima Vittima 1965) Jeudi 8 avril. Réalisation Elio Petri Scénario Toni Guerra, Giorgio Salvioni., Ennio Fiajano & Elio Petri d’après “The Seventh Victim”de Robert Sheckley Image Gianni Di Venanzo Musique Piero Piccioni Montage Ruggero Mastroianni avec Marcello Mastroianni, Ursula Andress, Elsa Martinelli, Salvo Randone, Massimo Serrato, Milo Quesada, Luce Bonifassy, George Wang Technicolor 92mn
Rome, dans le futur. Les guerres ont disparu et pour canaliser l'agressivité des foules, le gouvernement a organisé une chasse à l'homme dont les concurrents sont successivement cinq fois le chasseur et cinq fois la proie. Le premier qui parvient à enchaîner dix victoires empo- che 1M$ et plus s’il est sponsorisé par la publicité des chaines TV qui retransmettent ces “jeux du cirque”. En adaptant cette nouvelle de Robert Sheckley, Elio Petri prédisait l’avenir d’une télévision toujours plus avide de sensationnel. Film prémonitoire, comme on peut le constater dans la télé-réalité d’aujourd’hui. (Séances 14h 18h)

LE BEL ANTONIO (Il bel Antonio 1960) Vendredi 9 avril. Réalisation Mauro Bolognini Scénario Mauro Bolognini, Pier Paolo Pasolini, Gino Visentini d'après l'œuvre de Vitaliano Brancati Image Armando Nannuzzi Musique Piero Piccioni Montage Nino Baragli, Ruggero Mastroianni avec Claudia Cardinale, Marcello Mastroianni, Pierre Brasseur, Rina Morelli, Tomas Milian, Fulvia Mammi, Patrizia Bini, Anna Arena, Guido Celano N&B 105 mn
Ayant vécu à Rome, le séduisant Antonio revient dans sa ville natale, Catane. Là, sa beauté lui vaut une réputation de Don Juan. Sur ordre de son père, il épouse Barbara, fille d’un notaire. Éperdumment amoureux, il est cependant incapable de consommer le mariage... Mauro Bolognini a conçu une mise en scène raffinée, réalisant une œuvre nuancée où les acteurs sont bien dirigés et où éclate la beauté fruitée de Claudia Cardinale... Le Bel Antonio est une illustration triste et belle, magnifiquement photographiée, du problème de l’impuissance...C’est le cinéma d’un peintre des choses, splendides ou misérables, et de la solitude, égoïste ou malheureuse. (Séances 14h 18h)

LA VIACCIA 1961 Samedi 10 avril. Réalisation Mauro Bolognini scénario Vasco Pratolini, Pasquale Festa Campanile & Massimo Franciosa d’après le roman “L’Eredità” de Mario Pratesi Image Leonida Barboni Musique Piero Piccioni Montage Nino Baragli avec Claudia Cardinale, Jean-Paul Belmondo, Pietro Germi, Gabriella Pallotta, Romolo Valli, Paul Frankeur, Gina Sammarco, Marcella Valeri, Emma Baron, Franco Balducci
Le jeune Amerigo quitte sa campagne natale pour la ville, où il travaille chez son oncle. Tombé follement amoureux de la prostituée Bianca, il fait tout pour subvenir à ses besoins, allant même jusqu'à voler son oncle. Renvoyé par celui-ci, il devient videur dans la maison close dont la belle Bianca est l'une des pensionnaires...Le style du cinéaste, tel qu’il s’affirme et s’épanouit dans des réussites majeures que sont Le Bel Antonio, Mademoiselle de Maupin ou La Viaccia, est original : raffiné, pictural, il reprend à son compte les recherches formelles du courant calligraphiste mais pour les réinsérer dans un cadre réaliste, et les relier à questions plus modernes comme la sexualité, qu’il est l’un des premiers à aborder aussi explicitement en Italie. (Séances 14h 18h)

LA CIOCIARA (1960) Dimanche 11 avril. Réalisateur Vittorio De Sica Scénario et adaptation Cesare Zavattini d’après l’œuvre d’Alberto Moravia Image Gabor Pogany Musique Amando Trovajoli Montage Adriana Novelli avec Sophia Loren, Jean-Paul Belmondo, Eleonora Brown, Carlo Ninchi, Andrea Cinecchi, Pupella Maggio, Emma Baron, Raf Vallone
En 1943, la jeune veuve Cesira et sa fille Rosetta se réfugient dans un village de la Ciociaria pour fuir les bombardements alliés. De retour à Rome, elles sont agressées et violées par un groupe de soldats marocains de l'armée américaine. “... en 1959, le social et le politique font toujours partie des préoccupations de De Sica comme de celles de son scénariste légendaire, Cesare Zavattini, qui parvient toujours, sur le fil, à éviter que le personnage de Cesira ne devienne une sainte et martyre...Car La Ciociara n’est pas seulement un film sur le sort tragique réservé aux femmes en temps de guerre ; c’est aussi le portrait d’une star de cinéma : que faire, lorsqu’on est si belle et si troublante, du désir des autres ? (J.B.Morain) (Séances 14h 18h)

LA CHAMBRE DU FILS (La Stanza del Figlio 2001) Lundi 12 avril. Réalisation Nanni Moretti Scénario Nanni Moretti, Heidrun Schleef & Linda Feeri Image Giuseppe Lenci Musique Nicola Piovani Montage Esmeralda Calabria avec Nanni Moretti, Laura Morante, Jasmine Trinca, Giuseppe Sanfelice, Sofia Vigliar, Renato Scarpa
Dans une petite ville, Giovanni, psychanalyste, mène une vie paisible, entouré de sa femme, Paola, et de ses deux enfants adolescents : Irene, l'aînée, et Andrea, le cadet. Ses patients lui confient leurs névroses, tandis que sa vie privée est réglée par les habitudes : lire, écouter de la musique et s'épuiser dans de longues courses à travers la ville. Un dimanche matin, appelé en urgence par un patient, il ne peut aller cou- rir avec son fils, comme il le lui avait proposé. Andrea part plonger avec ses amis. Il ne reviendra pas... “Moretti agrège les éléments du drame par la seule grâce de ce qu'on ne peut qu'appeler la mise en scène. Grand film.” (Pascal Mérigeau) (Séances 14h 18h)

MAIN BASSE SUR LA VILLE (Le Mani sulla città 1963)Mardi 13 avril. Réalisation Francesco Rosi Scénario Francesco Rosi, Raffaele La Capria, Enzo Provenzale, Enzo Forcella d’après l'oeuvre originale de Francesco Rosi et Raffaele La Capria tirée de faits réels Dialogues Francesco Rosi Image Gianni Di Venanzo Cadreur Pasquale De Santis Montage Mario Serandrei Musique Piero Piccioni Décors Sergio Canevari Producteur Lionello Santi avec Rod Steiger, Salvo Randone, Guido Alberti, Angelo D'Alessandro, Carlo Fermariello, Marcello Cannavale, Alberto Canocchia, Gaetano Grimaldi, Terenzio Cordova, Dante Di Pinto
Poussée par l'entrepreneur Nottola, la municipalité de Naples lance un gigantesque programme immobilier. Mais les travaux provoque l'é- croulement d'une maison ancienne et la mort d'un enfant, ce qui crée de vives polémiques au sein du conseil municipal, alors que de nou- velles élections se préparent. L'enquête sur l'accident s'enlise, mais les stratégies électorales s'affinent, et certains membres de la majorité au pouvoir s'inquiètent de voir Nottola figurer sur leur liste. Lion d’Or au Festival de Venise, Main basse sur la ville est un film fondamen- tal du cinéma italien des années 60, dont l’efficacité et la qualité documentaire demeurent intactes. « J’ai toujours cru en la fonction du cinéma en tant que dénonciateur et témoin de la réalité. [...]. Le cinéma est Histoire, et en tant que tel il devrait devenir dans toutes les écoles du monde un complément indispensable de l’enseignement. » (Francesco Rosi) (Séances 14h 18h)

UNE VIE DIFFICILE (Una vita difficile 1961) Mercredi 14 avril. Réalisation Dino Risi Scénario Rodolfo Sonego Image Leonida Barboni Musique Carlo Savina Montage Tatiana Casini Morigi Producteur Dino De Laurentiis avec Alberto Sordi, Lea Massari, Franco Fabrizi, Lina Volonghi, Claudio Gora, Loredana Cappelletti, Alessandro Blasetti, Vittorio Gassman, Silvana Mangano
Alors qu'un soldat allemand s'apprête à l'abattre, Silvio Magnozzi, rédacteur d'un journal clandestin, est sauvé par Elena. A la fin de la guerre, il retrouve Elena et ils s'installent à Rome. Les activités radicales de Silvio ne leur facilitent pas la vie et peu à peu, lasse de la mis- ère, Elena le quitte. Silvio tente alors sans succès d'éditer un livre. A bout de force il accepte d'être le secrétaire d'un homme d'affaires qui ne cesse de l'humilier. Ce film est d’une richesse inouïe, le regard de Dino Risi étant à la fois lucide sur son temps, et tendre sur ce couple bancal mais amoureux. On peut aisément parler de chef d’œuvre avec ce film. (Séances 14h 16h30 19h 21h30)

ILS VONT TOUS BIEN (Stanno tutti bene 1990) Jeudi 15 avril. Réalisation Giuseppe Tornatore Scénario Massimo De Rita, Tonino Guerra & Giuseppe Tornatore Image Blasco Giurato Musique Ennio Morricone Montage Mario Mora Producteur Angelo Rizzoli Jr avec Marcello Mastroianni, Michèle Morgan, Valeria Cavalli, Marino Cenna, Norma Martelli, Roberto Nobile
Un employé de mairie à la retraite, Matteo Scuro, décide de jouer les touristes à travers l'Italie et de réunir ses cinq enfants, dissiminés dans tout le pays, autour d'une table.“Il est vrai que Tornatore montre une société en plein désarroi. Le périple entrepris par Matteo le mène aux qutre coins d’un pays encore plein d’humour, certes, mais complètement désorienté. Et il est vrai que cette vision pourrait être noirâtre, sinistre - voire réac - si l’œil de Giuseppe Tornatore n’était pas aussi chaleureux que celui de Marcello Mastroianni (génial) derrière ses ver- res grossissants.” (Pierre Murat) (Séances 14h 16h30 19h 21h30)

RIZ AMER (Riso amaro 1949) Vendredi 16 avril. Réalisation Giuseppe De Santis Scénario et histoire Giuseppe De Santis, Carlo Lizzani & Gianni Puccini Image Otello Martelli MusiqueGoffredo Petrassi Montage Gabrielle Varriale Producteur Dino De Lorentiis avec Vittorio Gassman, Doris Dowling, Silvana Mangano, Raf Vallone, Checco Rissone, Nico Pepe, Adriana Sivieri
Walter et Francesca ont dérobé un collier dans un hôtel. Poursuivis par la police, ils se cachent dans un convoi de travailleuses agricoles dans les rizières (en italien : Mondines). Francesca part avec le collier pour les rizières, Walter lui promettant de la retrouver plus tard. Silvana, qui a observé toute la scène, décide d'aider Francesca qui n'a pas de contrat de travail, et de se faire embaucher comme ouvrière clandestine. Engagé politiquement, De Santis dénonce l’exploitation de ces femmes qui récoltent le riz, sans didactisme, sans lourdeur. Comme il montre leur naïveté, leur rêves formatés, sans, pour autant, masquer l’érotisme puissant (les bas noirs de Silvana Mangano!) qui se dégage de leur corps au travail. (Séances 14h 16h30 19h 21h30)

LUCIA ET LES GOUAPES (I Guappi 1974) Samedi 17 avril. Réalisateur Pasquale Squitieri Scénario Ugo Pirro, Pasquale Squitieri Image Eugenio Bentivoglio Musique Gigi et Franco Campanino Montage Mario Morra avec Claudia Cardinale, Franco Nero, Fabio Testi, Liona Polito, Raymond Pellegrin, Rita Forzano, Nino Vingelli, Antonio Orlando
Naples, au début du XXe siècle, le jeune Nicola Bellizi emménage dans un quartier misérable dominé par la Camorra. Il se lie d'amitié avec un caïd de cette société secrète, Gaetano et est lui-même initié. Mais rapidement, les méthodes de la Camorra le révulsent et, pour venir en aide aux déshérités, il décide d'entreprendre des études de droit. Devenu avocat, il est amené à défendre Gaetano, accusé d'attentat après que sa maîtresse Lucia a été assaillie par un policier... Un méodrame flamboyant, porté par trois des plus grandes vedettes du cinéma ita- lien des années 70. (Séances 14h 16h30 19h 21h30)

L’ARGENT DE LA VIEILLE (Lo Scopone scientifico 1972) dimanche 18 avril. Réalisation Luigi Comencini Scénario Rodolfo Sonego Image Giuseppe Ruzzolini Musique Piero Piccioni Producteur Dino De Laurentiis avec Silvana Mangano, Bette Davis, Alberto Sordi, Joseph Cotten, Domenico Modugno, Antonella Demaggi 118mn Une milliardaire américaine fantasque vient tous les ans à Rome, au printemps, pour jouer aux cartes, sa passion, avec un couple de chif- fonniers. Elle leur avance de l'argent pour une partie de "Scopone scientifico", un jeu assez ésotérique que les italiens pratiquent avec fer- veur. Tous les amis du couple vont suivre fébrilement la partie en espérant bien, comme disent les gosses, que cette fois on va "plumer la vieille". Il est bon de revoir ce film de Luigi Comencini qui reste d'une profonde actualité, quand on sait en découvrir la véritable signifi- cation. (Séances 14h 16h30 19h 21h30)

LES CENT PAS (I cento passi 2000) Lundi 19 avril. Réalisation Marco Tullio Giordana Scénario Claudio Fava, Marci Tullio Giordana & Monica Zapelli Image Roberto Forza & Stefano Paradiso Montage Roberto Missiroli Producteur Fabrizo Mosca avec Luigi Lo Cascio, Luigi Maria Burriano, Lucia Sardo, Paolo Briguglia, Tony Sperandeo, Andrea Tidona, Claudio Gioè
Dans les années 60, Peppino Impastato, un jeune garçon issu d'une famille étroitement liée à la mafia, vit à Cinisi, une bourgade sicilien- ne. Sa maison se situe à cent pas de la demeure de Tano Badalamenti, le parrain local. Son père s'occupe de son éducation et veut faire de lui un personnage influent de la pègre. En grandissant, Peppino devient un adolescent rebelle et idéaliste. Il s'emploie alors à lutter contre les pratiques de la mafia, mettant sa vie en péril. “Aussi éloigné de l'extravagance des Sopranos que du lyrisme solennel des trois Parrain, le film s'impose, mine de rien, comme une des toutes premières approches réalistes de la pègre italienne, sans violence mais dans une atmosphère de menace bien plus parlante que tous les carnages.” (Alexandre Boussageon) (Séances 14h 16h30 19h 21h30)

L’ÉCLIPSE (L'Eclisse 1962) Mardi 20 avril. Réalisation Michelangelo Antonioni Scénario Michelangelo Antonioni, Elio Bartolini, Tonino Guerra, Ottiero Ottieri Image Gianni Di Venanzo Musique Giovanni Fusco Monteur Eraldo Da Roma Producteurs Raymond et Robert Hakim avec Monica Vitti, Alain Delon, Francisco Rabal, Lilla Brignone, Louis Seigner, Rossana Rory, Mirella Ricciardi
Pour avoir une vie aisée, Vittoria, fille d'employés modestes, a vécu pendant trois ans avec Ricardo, jeune attaché d'ambassade. Mais cette vie sans amour lasse la jeune femme, et malgré les supplications de Ricardo, elle rompt avec lui. Elle rencontre alors à la Bourse, un jeune agent de change avec qui elle essaie de réapprendre à aimer... Le metteur en scène italien livre une critique sociale mordante, récompensée à Cannes en 1962 par Le Prix Spécial du Jury. La fin du film, devenue une scène culte de l'histoire du cinéma, reste comme un symbole dans l'œuvre d'un virtuose, qui a su effacer les frontières entre la photographie et le 7ème Art. (Séances 14h 16h30 19h 21h30)

Film 10mn après le début des séances. Tous les films sont en V.O. sous-titrée

Informations pratiques
Action Écoles
23 rue des Écoles - 75005 Paris, tél. 01 43 25 72 07
Dates : du 7 au 20 avril 2010
Affiche du film Le Lit conjugal
Action Écoles, du du 7 au 20 avril 2010