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Publié le mardi, 26 novembre 2024 à 09h36

Paola Capriolo, Irina Nikolaevna. Sanremo Caput Mundi

Par Stefano Palombari

Paola Capriolo, Irina Nikolaevna - couverture

La petite ville de Sanremo est connue aujourd’hui surtout pour les fleurs et le festival de la chanson. À la fin du XIXème siècle, elle était une destination prisée pour son climat clément en hiver. Des riches familles y séjournaient plusieurs mois et des personnages illustres y passaient des courtes périodes pour se soigner d’affections pulmonaires.

Sur les collines autour de la ville, les villas de nobles et des riches bourgeois venus de toute l’Europe se côtoyaient, se scrutaient et parfois, s’ignoraient. Tout se passait dans une sorte de temps suspendu. Les rapports suivaient des chemins balisés par des conventions séculaires. Lady Brown faisait partie de ce petit monde.

Le faste de chaque habitation était le miroir du pouvoir et de la richesse de ses occupants. La demeure de Lady Brown était parmi les plus discrètes. Son défunt mari, sir Archibald, avait fait fortune dans le commerce et avait laissé à son épouse de quoi vivre convenablement jusqu’à la fin de ses jours. Mais une fortune somme toute modeste comparée à celle de certains voisins, in primis les Osmond, juste en face. M. Osmond était un riche entrepreneur suisse et sa charmante épouse, une française de plusieurs années sa cadette. « Des snobs insupportables », d’après Lady Brown, qui n’avait jamais reçu l’honneur d’une invitation.

C’est dans ce décor, qu’un jour de 1881, Irina Nikolaevna, frappa à la porte de Lady Brown. Cette jeune fille russe se présenta à lady Brown pour postuler au rôle de dame de compagnie. Parmi les différentes candidates elle avait le moins de chances. Car elle n’avait pas de références et restait très discrète sur ses origines. A demi mots, elle fit comprendre qu’elle était la fille illégitime d’un boyard de l’impératrice de Russie. Très intriguée par les manières aristocrates ainsi que par la culture et l’élégance naturelle de la jeune fille, Lady Brown décida de l’embaucher.

Dans une société encore très attachée à l’importance de la lignée, avec son aisance naturelle, Irina Nikolaevna se fraya un chemin dans la petite communauté de riches. Au point d’ouvrir des portes, jusque là restées fermées, à Lady Brown… Le mystère sur la véritable identité de ce personnage charmant reste entier jusqu’à la dernière page.

Le récit se termine au tout début du nouveau siècle. Pendant les vingt années que le lecteur chemine à côté des deux dames, la vie monotone de la petite élite est secouée par un terrible tremblement de terre, mais aussi, au sens figuré, par le séjour parmi eux de deux personnages importants : l’héritier au trône d’Allemagne Frédéric Guillaume et Alfred Nobel.

Informations pratiques

Paola Capriolo, Irina Nikolaevna, traduit de l'italien par Audrey Richaud, Liana Levi,