Archives Livres

Publié le mercredi, 20 janvier 2016 à 10h13

On Inventera Bien Quelque Chose de Giorgio Scianna

Par Riccardo Borghesi

On Inventera Bien Quelque Chose - couverture

L’adolescence est un argument délicat. En l’abordant, il est facile de glisser vers la caricature et la parodie de la jeunesse. Au contraire, dans ce beau roman, on en parle avec une justesse et une sobriété exemplaires. La quête de soi-même, typique de cet âge du milieu, est pondérée par la nécessité de la responsabilité.

L’histoire qu’on raconte est celle de deux frères, 11 et 17 ans, orphelins de leurs deux parents depuis quelque mois. Le récit commence dans un « après », dans un moment où, le déchirement et la débandade passés, l’équilibre semble retrouvé.

Les deux garçons vivent seuls dans la maison où les parents ont laissé leur trace en creux. Cela dans l’attente de déménager à la fin de l’année scolaire, dans la ville où habite leur tuteur, un des deux oncles maternels.

Celui-ci est un homme bon, mais qui poussé par la crainte de l’erreur, gère leurs affaires de façon tellement minutieuse et formelle que son attitude finit par peser sur le quotidien des deux frères.

Le premier chapitre, d’une grande beauté, touchant et émouvant, raconte le réveil des garçons un jour quelconque et comment le frère aîné va s’occuper du petit pour réussir à l’emmener à l’école à temps. Frissons et larmes à retenir, telles sont la tendresse et l’élégance qui se dégagent de ces pages.

Malheureusement la rigueur que l’aîné emploie dans le contrôle de son quotidien et de celui de son frère, ne suffira pas à le protéger de l’instinct animal de l’adolescence. Par révolte et désir il commettra une grosse bêtise, qui risquera de mettre à mal l’équilibre retrouvé.

Cependant, ce sera peut-être de ce bouleversement, comme à la suite d’une guerre, que naîtra un équilibre meilleur, plus juste, sincère et durable.

Informations pratiques

On Inventera Bien Quelque Chose de Giorgio Scianna, Liana Levi, 18 €
Pour acheter le livre, cliquez sur l'image ci-dessous