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Publié le mardi, 27 décembre 2011 à 09h17

Les Rastelli, un empire aux pieds d’argile

Par Stefano Palombari

La Leda est une entreprise familiale spécialisée dans les produits laitiers, implantée dans une petite ville de province. Petit à petit l’entreprise grandit. Elle commence à diversifier la production et elle se lance sur les marchés internationaux. Comme dans le passé, la Russie qui vient de s’ouvrir au capitalisme se révèle plus compliquée à conquérir.

Ernesto Botta, magnifiquement interprété par Toni Servillo, est un comptable introverti, constamment de mauvaise humeur et totalement dévoué à son travail. La Leda représente toute sa vie, et la famille Rastelli sait pouvoir avoir pleine confiance en lui. Pour sauver les apparences Botta décide alors de maquiller les bilans comptables.

Il faut avoir les moyens de ses ambitions. La conquête du marché mondial dans un domaine aussi concurrentiel nécessite des investissements conséquents. L’échec de l’entrée sur le marché russe affaibli l’entreprise qui est contrainte de demander des faveurs à des hommes influents. Mais les faveurs ont un prix, ce qui finit par achever ce « petit bijou » (il gioiellino), c’est ainsi que Callisto Tanzi avait défini la Parmalat, son entreprise, lors de sa faillite.

Il est évident que l’empire des Rastelli s’inspire directement de l’affaire Parmalat. Cependant il va bien au-delà. Il devient un symbole de tout un système de collusions entre la politique et la finance qui produit inévitablement ce genre de désastre. N’oublions pas que le crack de Parmalat a fait plusieurs victimes, un cadre s’est suicidé et pas mal d’épargnants ont tout perdu.

Toni Servillo alias Ernesto Botta dans une scène su film
critique du film L'empire des Rastelli