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Publié le jeudi, 11 février 2021 à 09h41

L’arsenal de Rome détruite d'Aurelio Picca

Par Stefano Palombari

L’arsenal de Rome détruite - couverture

Ni roman ni document, L’arsenal de Rome détruite est une sorte d’hybride littéraire qui raconte de façon saisissante des histoires sombres et méconnues de la Rome des années 1970. Des histoires de malfrats, de petits voyous sur lesquelles trébuche régulièrement le récit personnel de l’auteur. On est à des années lumières de La Dolce vita et de la Rome glamour de la « fontana di Trevi ».

Un Aurelio Picca vrai ou factice plonge dans le milieu populaire de cette époque pour nous le décrire à la première personne. Il nous guide, tel un Virgile dantesque, dans le flux de ses souvenirs : Les premiers petits boulots dans le café de Paolo Gregori, le père de Mirella, une jeune fille disparue dans le néant quelques jours avant Emanuela Orlandi. Et puis le meurtre d’Antonietta Longo, retrouvée sans tête dans le lac de Castel Gandolfo, la mort absurde du footballeur Re Cecconi, le dernier combat du boxeur Nino Benvenuti, le meurtre crapuleux des deux jeunes frères Menegazzo en 1967...

Aurelio Picca a le talent de transformer des histoires glauques en objets littéraires. L’auteur devient son propre personnage. Son histoire personnelle, peu importe qu’elle soit authentique ou présumée, est le liant, le tissu connectif entre les souvenirs.

Dans le courant de la narration, Picca saisit le moindre prétexte pour nous raconter un événement, un fait divers, qui se mue sous sa plume, en intrigue romanesque. La Rome des ruelles étroites, sombres et malfamées, où l’on tombe plus facilement sur les petites mains habiles de la pègre que sur une relique du passé, devient un lieu littéraire, un décor de théâtre.

Informations pratiques
  • Aurelio Picca, L’arsenal de Rome détruite, traduit de l'italien par Vincent Raynaud, Christian Bourgois éditeur, 18 €

Vous pouvez commander ce livre, en italien ou en français, sur le site de La LIbreria