La vie qui reste de Roberta Recchia. Préparez vos mouchoirs

Par Stefano Palombari

Comment survivre à la mort d’un enfant ? La vie qui reste aborde, entre autres, ce thème scabreux. Le roman qui démarre comme une histoire d’amour et de mœurs dans la Rome des années 1950 prend un brusque virage une nuit d’août 1980 sur une plage de Torre Domizia.

Marisa, fille chérie d’Ettore et Letizia propriétaire d’une épicerie dans le centre de la capitale, est amoureuse de Francesco, un impénitent coureur de jupons. Se retrouvant dans une situation délicate, elle est sauvée par Stelvio, dépourvu de moyens mais pourvu d’un grand cœur. Ils se marièrent et eurent deux enfants, un garçon Ettore et une fille, Elisabetta…

Les premières pages nous font craindre un roman à l’eau de rose, une histoire mièvre dont l’Italie a une longue tradition. Le registre change radicalement avec « la vie d’après », le deuxième chapitre. Un autre roman, le roman d’après, démarre avec un style bien différent. Le conte de fée est bouleversé par un horrible acte, un double viol et un meurtre. L’écriture devient plus précise, plus mûre. Le livre prend une nouvelle dimension.

Une enquête mal conduite, un juge paresseux et lâche, une grand-mère plus attachée à la bienséance qu’au bonheur de sa descendance empêche de trouver les coupables pendant plusieurs années. Jusqu’au jour où un petit dealer incompris et romantique, aidé par une fantomatique chienne au poil doré, permettra de mettre la main sur les coupables.

La vie qui reste se lit rapidement et avec plaisir, surtout dans sa partie centrale. Les thèmes de la violence sur les femmes et de la mort d’un enfant sont abordés avec une retenue qui confère au roman une certaine profondeur. Le côté polar n’est pas mal non plus, notamment le dénouement imprévu. Malgré quelques naïvetés, un incipit et une chute blockbuster, La vie qui reste est un roman émouvant qui se lit avec plaisir.