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Publié le vendredi, 30 juillet 2010 à 15h24

Il était deux fois une histoire d’amour

Par Stefano Palombari

L’heure du crime, en italien La doppia ora, l’heure double, est un polar sentimental qui joue justement sur la duplicité, dans toute son acception. 23h23, 12h12… ce sont des « heures doubles ». Guido, veuf et ancien policier en quête de l’âme sœur, a une petite superstition personnelle qui lui fait croire que lorsque l’heure est double, les vœux se réalisent. Il rencontre Sonia lors d’un speed dating, un rendez-vous entre célibataires pendant lequel les personnes n’ont que quelques minutes en tête à tête, pour se connaître.

Entre Guido et Sonia, le courant passe tout de suite. Ils décident de se revoir. Malheureusement, leur histoire tourne court car lors d’un cambriolage Guido est tué. Accident, guet-apens… des coïncidences étranges poussent un ancien collègue de Guido à pousser les investigations plus en profondeur. La duplicité n’est pas que dans les détails. L’histoire devient, elle aussi, double. Un peu comme si le même chiffre du côté des heures et des minutes donnait une sorte de deuxième chance. Cependant, la possibilité de reprendre tout dès le début ne veut nullement dire que l’issue ne sera pas la même. On peut sciemment répéter les mêmes erreurs.

L’heure du crime est un film particulièrement réussi qui peut-être « lu » à différents degrés. C’est tout d’abord un polar, un double polar pour être précis, avec un crime et une enquête pour découvrir le coupable. Mais le thème de la duplicité est bien présent dans tous les recoins de l’histoire.

Les personnages sont aussi doubles, leurs actes, leurs motivations, leurs intentions… ce qui les rend extrêmement complexes. Mention spéciale pour les deux interprètes, qui viennent parfaitement au bout de leur tache. Filippo Timi est exceptionnel dans le rôle de Guido et Ksenia Rappoport très convaincante dans celui de Sonia. Par ailleurs, l’actrice russe a gagné la Volpi pour la meilleure interprétation féminine pour ce film. La Doppia ora est un autre film qui confirme la bonne santé du cinéma italien d’aujourd’hui, notamment celui exprimé par des cinéastes jeunes et inconnus du grand public comme Giuseppe Capotondi (L’heure du crime est sont premier long-métrage).

Ksenia Rappoport dans une scène de L'heure du crime
critique du film L'heure du crime