Publié le vendredi, 25 octobre 2019 à 10h12
Dictionnaire du cinéma italien 1922 - 1945
Pourquoi publier un dictionnaire consacré au cinéma italien entre 1922 et 1945 ? Tout d’abord pour combler une lacune. Si la période suivante a été énormément étudiée, ce qui a débouché sur de nombreuses publications, au point de devenir « la période d’or du cinéma italien », une référence dans l’histoire du septième art, la bibliographie sur le cinéma du « Ventennio » est en revanche très mince. Les rares ouvrages existants sont souvent incomplets et fragmentaires.
Le cinéma d’après-guerre a éclipsé le précédent. La stature de Rossellini, De Sanctis, De Sica… a fait de l’ombre à des réalisateurs tels que Camerini, Gallon, Blasetti et Bonnard. Ce dictionnaire permet donc de déplacer, aux yeux du grand public, la date de naissance du cinéma transalpin d’une vingtaine d’années. « Aujourd’hui pour un jeune cinéphile, le cinéma italien se résume à Fellini, Visconti et Pasolini ; il naît avec Rome, ville ouverte en 1945 ».
Dans la préface, Jean Tulard, rappelle que « c’est Mussolini qui a créé la Mostra del cinema de Venise » en 1932. L’historien français précise également que « à l’inverse du cinéma allemand, il n’y eu que peu d’œuvres de propagande fasciste ».
Le cinéma d’après-guerre n’est pas né ex nihilo, par autogénèse. Nombre d’artistes qui atteignirent une notoriété mondiale, quelques années après la fin de la guerre, commencèrent leur activité sous le Fascisme.
« Nombreux seront les lecteurs qui découvriront que certains grands noms du cinéma d’après-guerre comme Eduardo De Filippo, Vittorio De Sica, Alberto Lattuada, Anna Magnani, Roberto Rossellini, Alida Valli et Luchino Visconti, ont débuté leur carrière sous Mussolini. » Sans oublier le grand Totò, incarnation de irrévérence. « Bien que l’acteur n’ait jamais voulu s’exprimer sur ses préférences politiques (…) ses parodies burlesques sur le régime, d’ailleurs constamment visées par la censure, rendent improbable son adhésion à l’idéologie fasciste. »