Publié le samedi, 3 juin 2023 à 10h50
Dernière nuit à Milan de Andrea Di Stefano. Imprudence fatale
Le film s’ouvre sur une vue nocturne spectaculaire de la ville de Milan. Une balade aérienne qui s’achève sur un gros plan de l’appartement de Franco Amore. Dommage pour le titre français du film car Ultima notte di Amore (Dernière nuit de Amore) est un subtil jeu de mot entre le nom du policier Franco Amore et les événements tragiques de cette « dernière nuit » et ses conséquences, ses changements irréversibles.
Le film, où on rencontre à nouveau le duo extraordinaire formé par Pierfrancesco Favino et Francesco Di Leva, déjà bluffant dans Nostalgia de Mario Martone, raconte la descente en enfer d’un homme honnête, d’un mari dévoué, d’un ami indéfectible, d’un policier admiré de ses collègues. Il s’agit d’un polar très bien ficelé où la mafia chinoise et la ‘Ndrangheta calabraise se disputent les commerces illicites à Milan.
Dernière nuit à Milan, est un « petit bijou ». Tous les engrenages de l’histoire sont bien huilés. Les acteurs sont convaincants, les personnages très bien conçus. Enfin, tous sauf celui de Viviana (Linda Caridi). Ses traits sont tellement grossis qu’il en ressort une caricature, détonnant avec le reste du tableau. La jeune femme de Franco Amore est le stéréotype de la fille jolie, débile et mal dégrossie qui agit sans réfléchir. Quant aux autres personnages, ils possèdent tous, notamment Franco et Dino, ce fin dosage de force et faiblesse, de prudence et témérité qui les rend humains et touchants.
Le film a été tourné entièrement en 35 mm. Le réalisateur Andrea Di Stefano justifie ainsi son choix : « je suis convaincu que c’est mieux que le numérique, y compris pour la mise en scène car le 35 mm impose au réalisateur d’être sûr de ce qu’il fait sur le tournage. » A voir au cinéma dès le 7 juin.
Informations pratiques
- Au cinéma dès le 7 juin 2023