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Publié le vendredi, 9 décembre 2022 à 09h39

Nostalgia, film de Mario Martone. Naples souterraine

Par Stefano Palombari

Gianfranco Favino dans le ventre de Naples

Nostalgia, dernier film de Mario Martone avec un Pierfrancesco Favino absolument époustouflant, est une petite merveille. Le nom nostalgie vient du grec νόστος, nóstos qui veut dire le retour. Et Felice est de retour à Naples, son Ithaque, après une longue absence. Mais à Naples, pas de Pénélope qui l’attend, mais une vieille mère mourante.

Ce qui aurait dû être un bref séjour dans la ville natale se transforme en quelque chose de bien plus grand et lourd. Un plongeon dans le passé. Un passé inavoué et inavouable où l’attend un « compte » resté en suspens plusieurs décennies auparavant. Chaque pas dans la ville résonne comme un appel à des forces obscures, mystérieuses, qui pourraient se manifester à chaque coin de rue.

"Le passé n’est pas mort, il n’est même pas passé", disait William Faulkner. Felice va vite se rendre compte que la peinture dont il a recouvert son arrivée dans la ville, dans un souci de discrétion, craquelle de toute part car le passé, sa jeunesse, resurgit comme une coulée de lave souterraine.

Entièrement tourné dans le quartier de la Sanità, l’un des plus intéressants et des moins touristiques de la ville avec ses murs en tuf et ses ruelles accidentées, le film garde du début à la fin le goût doux-amer du regret. Comme une subtile conscience d’irréversibilité.

Informations pratiques
  • Au cinéma à partir du 4 janvier 2023

Jeu-concours des places à gagner (terminé) réservé aux abonnés à notre lettre