Contagions, de Paolo Giordano disponible en lecture gratuite sur Internet

Par Stefano Palombari

Paolo Giordano, l’écrivain physicien, ou physicien écrivain, vient d’écrire un petit texte, Nel contagio, « Dans la contagion » (une soixantaine de pages) sur la pandémie qui bouleverse depuis quelques semaines notre vie. Publié en Italie par Einaudi en collaboration avec le quotidien Corriere della Sera, il a été traduit dans la foulée en français aux éditions du Seuil qui ont décidé de le rendre accessible gratuitement à tous (vous trouverez le lien ci-dessous).

Ce n’est pas un roman catastrophe, comme le titre pourrait le laisser penser. Mais une série de réflexions couchées sur le papier au début de l’épidémie. Le texte s’arrête au moment où l’Italie décide, le 4 mars, de fermer toutes les écoles de la Péninsule.

Se basant sur sa formation scientifique, toujours très présente dans ses œuvres, l’écrivain turinois se fie à un modèle mathématique pour expliquer le fonctionnement et la vitesse de la contagion. Le facteur R-zéro (R0) est le facteur qui détermine la vitesse et l’ampleur de la contagion. Chaque maladie a le sien. Le R0 de la rougeole par exemple est 15, celui de la grippe espagnole autour de 2,1 et pour le Covid-19, on est autour de 2,5. Si le R0 tombe en dessous de 1, la contagion s’éteint. En l’absence de vaccin ou de médicament, la seule attitude efficace est celle qui vise à casser la spirale des contagions. Par conséquent, la seule solution pour le moment est le confinement.

Les réflexions auxquelles l’auteur se livre tout le long du bouquin permettent une meilleure compréhension de la situation, afin d’adopter les bons réflexes, les gestes barrière dont on parle beaucoup qui visent à réduire le  R0. L’auteur s’attaque également aux fausses rumeurs, aux fake news, aux conspirationnistes… En attendant, car notre principale activité pour nous protéger et protéger les autres est attendre... En attendant, on compte les jours, les infectés, les morts, mais on peut également méditer pour « ne pas permettre que toute cette souffrance passe en vain. »

L’auteur reversera une partie de ses droits d’auteur pour la gestion de l’urgence sanitaire et la recherche scientifique.