Archives Cinéma

Publié le mercredi, 20 avril 2011 à 10h34

La brebis d'Ascanio Celestini s'attaque au septième art

Par Stefano Palombari

C’est un texte inépuisable. A chaque fois que le brillant Ascanio Celestini nous en propose une nouvelle version, littéraire, théâtrale, cinématographique… ce n’est jamais qu’un pure transcription. Sur papier, sur les planches et maintenant sur grand écran, on ne s’en lasse pas.

La pecora nera traite d’un sujet grave, la folie, réelle ou présumée, et la façon de la soigner. Comme toute œuvre d’art proprement dite, le film de Celestini pose pas mal de questions auxquelles il évite soigneusement de répondre. C’est quoi un fou ? Nicola, le personnage central du film, est-il vraiment « malade » ? Est-il devenu fou une fois entré à l’asile ? L’asile, a-t-il une réelle vocation à soigner les « patients » ?

Le cas de Nicola est emblématique. Tout d’abord, il faut bien préciser que c’est loin d’être un cas isolé. A l’asile, on n’enfermait pas que les personnes avec des problèmes psychiatriques. Pas mal d’orphelins y ont été admis. Et une fois dedans, ils n’en sortaient plus. Nicola, même s’il n’est pas vraiment orphelin, car son père était bien vivant, y est arrivé par un concours de circonstances. Son imagination débordante a été savamment exploitée par son père comme élément à charge, pour se débarrasser de lui.

Après le livre, sorti il y a un an et demi aux éditions du Sonneur, la « pièce » qui a été à l’affiche l’année dernière à Paris, c’est au tour du film. Ascanio Celestini a une capacité remarquable d’adapter son sujet au moyen d’expression. A chaque « art » sa nuance, sa propre perspective. Et même si, comme c’est mon cas, l’on connaît désormais très bien l’histoire car on l’a lue et vue sur scène, le film permet de saisir d’autres éléments, de provoquer d’autres réflexions et le plaisir, lui, reste intact.

Ascanio Celestini dans une scène du film
critique du film La pecora nera