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Publié le mardi, 22 mars 2011 à 10h32

La Pecora nera, La brebis galeuse, un film de Ascanio Celestini

Par Rédaction

“L’asile est le lieu où se concentrent le plus grand nombre de saints. Saints sont les pauvres fous qui dorment sous des draps chinois, suaires de fabrication industrielle. Sainte est aussi la sœur qui, à coté de la petite lumière qui illumine sa table de chevet, brille comme un ex-voto. Mais le saint des saints c’est le docteur, il est Jésus Christ.” C’est dans ces termes que Nicola nous raconte ces 35 ans “d’asile électrique”.

Dans son cerveau disloqué la réalité et la fiction entrent en collision et génèrent des illuminations imprévisibles. Nicola est né dans les années 60 “les fabuleuses années 60”, et le monde qu’il voit à l’intérieur de l’institut psychiatrique n’est pas très diffèrent de la réalité que vivent les gens à l’extérieur. Un monde toujours plus vorace, où la seule chose qui semble ne pas pouvoir se consommer, est la peur.

Voici comme Ascanio Celestini, auteur du livre homonyme et réalisateur du film explique le choix du thème : « J’ai raconté l’histoire de Nicola lors de mille spectacles. Je capture les yeux du public avec mon visage, les paroles sortent de ma bouche comme une avalanche, le ton s’emporte et se fait doux, la scène est fable et réalité, le récit décharné. Provoquant sourire et émotion et quelque fois de la colère. L’ennui jamais, enfin je l’espère. Puis, un éditeur m’a demandé d’écrire un livre, et la parole est devenue un signe différent. Écrire, demande un temps de réflexion, insinue une pudeur nécessaire, prétend à une structure plus solide, les personnages acquièrent une identité multiforme, les lieux deviennent des ambiances qui dénoncent un temps.

La séduction de l’écriture demande des règles différentes : il n’y a pas la scène, ni le son de la voix, ni le visage, les émotions se réalisent à la lecture, la fantaisie se libère si le récit tient. Une aventure arrivée à bon port, un livre publié et réimprimé qui sert de prélude à une seconde entreprise plus excitante : tourner un film. Encore un langage différent, un défi, un mouvement nouveau, celui de la caméra, qui s’enrichit d’instruments, s’articule en diverses actions, se dénoue une image derrière l’autre.

Nicola est un jeune garçon né à la campagne dans les années 1960, sa mère est enfermée dans un asile, son père et ses deux frères sont bergers, sa grand-mère élève des poules et s’occupe de lui. À l’école, il est relégué au dernier rang, il est distrait, il ne fait pas ses devoirs et la maitresse l’appelle “la brebis galeuse”. Mais il est amoureux de Marinella,

la plus belle de la classe et lorsqu’il ne se perd pas dans ses yeux et dans ses cheveux bruns, Nicola parle de martiens et de femmes qui lèchent les hommes nus ; pour montrer au monde qu’il a du courage, il mange, des araignées vivantes. »

Informations pratiques
Dans les salles
Dates : à partir du 20 avril 2011

jeu-concours des places à gagner (terminé) réservé aux abonnés à notre lettre

Bande annonce
Affiche du film La pecora nera
Dans les salles, à partir du 20 avril 2011 jeu-concours (terminé)