restaurants

Nonna Clelia, une cuisine simple loin des clichés

Par Stefano Palombari

Gnocchi à la crème de parmesan

Pour arriver à ce restaurant, tout juste ouvert, on pénètre dans le dix-huitième arrondissement le plus populaire. Nous sommes loin des ruelles pittoresques de Montmartre. Ici touristes et critiques gastronomiques sont plutôt rares. Nonna Clelia n’a rien de branché, un décor simple, propre, accueillant. Spartiate mais pas pauvre. Les nappes sur les tables montrent la volonté d’accueillir dignement tous les clients du quartier. Oui, car Nonna Clelia est essentiellement un restaurant de quartier.

La cuisine est à l’image de la salle : Essentielle. Attention, la cuisine simple de Monsieur Tedeschi est tout sauf banale. Et surtout, elle évite soigneusement les clichés : pas de nappes à carreaux blancs et rouges, pas d’ostentation d’une italianité présumée ou supposée (drapeaux, tableaux du Vésuve, gondoles clignotantes...), pas de plats passe-partout (carbonara, amatriciana, vongole…).

carpaccio di carciofi

Ici on célèbre la cuisine de Nonna Clelia, la grand-mère de Franck Tedeschi, qui était originaire du Lac Majeur. Cucina domestica, le slogan du restaurant, est donc très bien choisi. Il s’agit justement d’une cuisine de tous les jours, du nord de l’Italie, peut-être la plus difficile à trouver dans les restaurants italiens de la capitale.

La carte du restaurant est très courte. Deux/trois entrées, deux plats, trois desserts qui changent à chaque repas. Les envies de Franck suivent de près les saisons. En entrée, le « carpaccio di carciofi », fines lamelles d’artichauts poêlées avec de la pancetta (poitrine de porc), se révèle un plat plutôt délicat, aux saveurs élégantes. Et de surcroît, il est très bien présenté.

polenta poêlée avec du gorgonzola accompagnée d’un ragoût de petites saucisses

La « polenta poêlée avec du gorgonzola accompagnée d’un ragoût de petites saucisses » est très bonne. La polenta est ferme et le ragoût très savoureux sans être agressif. Les « gnocchi à la crème de parmigiano reggiano » sont tout aussi réussis. Les gnocchi, faits maison comme d’ailleurs tout ce qui est proposé dans le restaurant, sentent bien la pomme de terre. La « crème de parmigiano » est elle aussi d’une grande finesse.

Au chapitre desserts, le restaurant affiche une originalité presque insolente. Pas de tiramisù ou panna cotta… ici les desserts sont ceux qui plaisent au chef, aidé en cuisine par une pâtissière, même si on s’éloigne de l’Italie. Le dessert fétiche de Nonna Clelia est la pavlova. Celle au citron, que j’ai eu la chance de savourer, est un petit miracle d’équilibre. Une sorte d’orfèvrerie pâtissière. Bref : une pure merveille de légèreté et d’élégance, y compris esthétique.

pavlova au citron

Une petite sélection de vins italiens en bouteille ou au verre (6/7 €) vous permet d’accompagner convenablement votre repas. Un bon primitivo san marzano, vin des Pouilles, est proposé à 7 € le verre. A midi, vous avez le choix entre plusieurs formules : Plat du jour 13 €, entrée + plat ou plat + dessert 19 €, entrée + plat + dessert 25 €.

Publié le vendredi, 22 février 2019 à 11h50

Informations pratiques
  • Nonna Clelia, cucina domestica
  • 26 rue Letort - 75018 Paris
  • Ouvert tous les jours midi et soir sauf le samedi et le dimanche

Réagissez

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.