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Publié le mercredi, 20 mars 2019 à 09h26

Sortie en salle de deux films du maestro Federico Fellini en version restaurée

Par Valérie Mochi

Les Clowns de Federico Fellini - une scène du film

Florilège d’avant-premières en présence des réalisateurs ou des acteurs, éclosion de nouveaux festivals, succès de la cinémathèque lors de ses rétrospectives (à signaler l’expo rétrospective Fellini/Picasso) et pour la joie des cinéphiles, un catalogue de plus en plus riche de films restaurés, le cinéma est à la fête.

Federico Fellini en est le maître absolu et la sortie en salle le 10 avril 2019 de ses deux films Les clowns et Répétition d’orchestre en version restaurée seront une belle occasion de célébrer le cinéma et de prolonger la fête.

On ne présente plus cet immense réalisateur, tout est dit dans la phrase de son ami Simenon : Pour moi Fellini « est » le cinéma. Drôle, ironique, généreux, lucide, libre, Fellini a le sens de la fête, masques, grimaces, couleurs, musiques, magie, fantaisie, éclats de rire ou mélancolie profonde, il est l’Italie.

Les clowns de 1970 s’ouvre sur une scène de fiction, un enfant est réveillé dans la nuit par les bruits de montage d’un chapiteau de cirque, le matin, il va voir la piste et le spectacle commence avec la musique inoubliable de Nino Rota. En voix off et en images Fellini se remémore tous les « freaks » qu’il a croisé dans son enfance à l’époque du fascisme. Puis le film revient aux années 70 et se transforme en une sorte de docu-fiction : Fellini lui-même, en documentariste prétentieux se retrouve à la tête d’une équipe de télévision ridicule. Il mène l’enquête : que sont devenus les cirques d’autrefois ? Une recherche qui sera l’occasion de présenter les plus célèbres familles circassiennes d’Italie et de France, une métaphore de la vie à travers la vie du cirque et de ses interprètes.

Répétition d’Orchestre de 1978 se déroule en revanche dans un lieu unique, un ancien couvent, où petit à petit s’installent les musiciens de l’orchestre. Drôle et ironique le film à sa sortie a suscité la polémique, à l’époque des années de plomb, le film est taxé de fascisme en raison de la direction trop autoritaire du chef d’orchestre et du syndicalisme ridicule et outrancier des membres de l’orchestre.

Fellini s’en expliquera déçu, à Simenon dans leur correspondance : « J’ai fait un film court ; il s’appelle Prova d’orchestra et je voulais raconter l’atmosphère, la confusion, les tentatives, les efforts d’un groupe de musiciens pour arriver à reproduire ce moment de prodigieuse harmonie qu’est l’expression musicale. Naturellement, avec les exécutants il y aussi un chef d’orchestre qui s’aperçoit, dans la dialectique difficile de ce rapport, que l’objectif commun qui serait de faire de la musique est mortifié, méconnu, mis à l’écart, ignoré. Dans ce petit film, naturellement, il y a et il se passe aussi d’autres choses ; mais ce qu’il me semblait ne pas y avoir mis et n’avoir jamais eu l’intention d’y mettre, ce sont les significations, les idées, la « symbologie » qui déchaînent ces jours-ci des polémiques enflammées. »

Informations pratiques
  • Sortie nationale le 10 avril 2019

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