Rétrospective Elio Petri à la Cinémathèque française

Par Stefano Palombari

Du 3 au 12 janvier 2025 la Cinémathèque française organise une rétrospective consacrée au grand réalisateur italien Elio Petri. Onze chefs-d’œuvre parmi lesquels Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, qui ouvrira la rétrospective le 3 janvier 2025, À chacun son dû, Todo modo, Il maestro di Vigevano... Grâce au partenariat avec la Cinémathèque française nos lecteurs bénéficient d'un tarif préférentiel.

D'abord critique, puis scénariste, Elio Petri entame sa carrière de cinéaste avec L'Assassin, attaque contre le journalisme et la police, et premier des nombreux coups de canif que ses films porteront aux institutions italiennes. Politique, son cinéma est hanté par une schizophrénie kafkaïenne, qui contamine les antichambres du pouvoir transalpin. Une folie qu'il filme avec une virtuosité rare (direction artistique de Dante Ferretti, musiques d'Ennio Morricone), notamment dans Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Oscar du meilleur film étranger en 1970) ou La classe ouvrière va au paradis (Palme d'or 1971).

« Le peuple avait tout simplement disparu de l'écran », déplorait Elio Petri, justifiant ainsi son désamour pour les films de ses contemporains dont il n'aimait ni les errances métaphysiques et amoureuses, ni les comédies satiriques. Difficile de le classer dans le cinéma italien fécond des années 60 et 70, tant il explore et mixe des genres divers (science-fiction, giallo, comédie grotesque, néoréalisme) à travers ses quatorze longs métrages que viennent compléter quelques courts, un téléfilm, des documentaires et des scénarios pour Giuseppe De Santis. Formé par la critique puis l'écriture et l'assistanat, Petri présente en 1961 un premier long métrage, L'Assassin, avec Marcello Mastroianni, qui contient déjà la plupart des obsessions qu'il va ressasser et varier par la suite : le goût du mal, les rapports de domination dans la sexualité, le travail, les névroses d'une société malade du pouvoir et de l'argent.