Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les indiens de Fabio Geda

Par Caroline Verhille

« Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les indiens » plait tout de suite par le titre, original et enfantin. Fabio Geda, outre son métier d’écrivain et de journaliste, a été éducateur pendant des années. Les ados, il connaît bien et cela se ressent à la lecture des aventures d’Emil, jeune roumain haut en couleurs qui se retrouve seul en Italie suite à l’expulsion de son père et qui décide de partir à la recherche d’un grand père inconnu qui envoie toujours d’étranges cartes postales.

Emil a 14 ans, il vit à Turin avec Assunta, brève compagne de son père avant que ce dernier soit renvoyé vers le pays qu’il avait décidé de quitter avec son fils et jeté en prison, on ne sait trop pourquoi. Emil n’aime pas trop Assunta et décide de s’enfuir à la recherche d’un grand père,  qui ne s’est jamais manifesté que par écrit, et qui, aux dernières nouvelles, serait du côté de Berlin, membre d’une troupe de théâtre itinérante.

Miracle du hasard, Emil croise sur sa route la belle Asia, jeune italienne altermondialiste qui se prend d’affection pour lui et convainc ses amis de l’emmener avec eux à Berlin, caché dans le coffre d’une voiture aux côtés de Lufthansa, berger allemand stoïque. Une fois sur place, notre ado commencera alors son apprentissage de la vie, façon trash et accélérée mais en rencontrant -presque- toujours de bonnes personnes sur son chemin qui le mènera jusqu’à l’Espagne en passant par le Sud de la France.

« Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les indiens » n’est pas dépourvu de naïveté et malgré de nombreuses invraisemblances, c’est aussi ce qui fait son charme. On imagine bien que le parcours d’un jeune clandestin est souvent plus sombre mais tout dépend aussi du point de vue de celui qui le vit car l’humour et l’autodérision, seconde nature chez Emil, sont omniprésents et feraient presque passer ce parcours du combattant pour des vacances improvisées riches en rencontres et en humanité.