cinéma

Publié le vendredi, 7 mars 2025 à 10h33

Parthenope de Paolo Sorrentino. La malédiction de la beauté

Par Stefano Palombari

Celeste Dalla Porta et Gary Oldman dans une scène du film Parthenope

Que faire de la beauté ? Parthenope est une jeune fille qui a tout pour elle, une beauté remarquable, une intelligence au-dessus de la moyenne, une fortune considérable. Mais elle n’est pas heureuse. Elle ne sait pas comment mettre à profit ses atouts. La beauté peut être dangereuse. Car on risque de se brûler et brûler ceux qui s’en approchent.

L’histoire prend son départ dans les années 1950. Parthenope naît dans une famille très aisée, qui habite dans une villa époustouflante qui donne sur la mer. Parthenope a un frère aîné, Raimondo et un éternel malheureux prétendant, Sandrino.

Le prénom est une sorte de malédiction. Un sort qu’on nous jette dès la naissance. Auquel on ne peut échapper. Parthenope partage son prénom avec celui de la ville où elle est née. C’est le nom de la sirène qui, selon la légende, a fondé Naples. La vie et l’attitude de la jeune fille forment une sorte de pendant aux vicissitudes de la ville. Un double focus sur une beauté saillie par la vulgarité, la paresse et l’ennui. Pour la jeune fille, le salut ne peut être que dans l’éloignement. Elle doit sortir du sortilège du prénom pour pouvoir vivre une vie épanouie.

Pour ceux, comme moi, qui ont un faible pour les films du réalisateur napolitain, ce long-métrage risque d’être une déception. Comparé aux réalisations antérieures, il a une construction plus classique. Sa signature se perd dans les vagues de Posillipo. On rencontre quelques scènes et personnages « sorrentiniens ». Comme des pauvres naufragés dans les flots de la Méditerranée. La beauté des images et des acteurs ne suffit pas à créer une cohérence et une unité tout au long des 2h15 du film. On se perd souvent dans le labyrinthe des allégories. Si Parthenope est une sirène elle n’est pas la princesse Ariane qui nous fournit le fil pour nous en sortir.

Informations pratiques
  • Au cinéma à partir du 12 mars 2025