Maria Mazzotta au Festival Rhizomes, concerts gratuits à l'aire libre

Par Karima Romdane

Le Festival Rhizomes est de retour jusqu'au 14 juillet. Chaque été depuis bientôt vingt ans, Rhizomes remue ciel et terre pour faire jaillir sons et merveilles des jardins, des arènes et des canaux d’un Paris métissé et baroudeur qui ne perd pas le nord, de Montmartre à la Goutte d’Or en passant par le bassin de la Villette, avec des femmes et des hommes prêts à hisser la grand voix pour faire chavirer les chœurs !

Venus d’Algérie, de Colombie, d’Argentine, de Grèce, d’Italie, d’Arménie, de la Réunion ou du Languedoc, leurs trésors ont traversé les océans, survécu à l’esclavage et la colonisation ou rythmé des révolutions pour nous rappeler qu’avant d’être un objet de consommation courante, la musique est d‘abord un acte de résistance culturelle, d’invention et de partage.

Comme le rappelait le philosophe Michel Serres, alors qu’on confond désormais l’identité et l’appartenance à un groupe culturel, national ou religieux, nous ne sommes que la somme des rencontres, franchissements et affranchissements qui font de nous des êtres libres et dansants… Et en musique plus que partout ailleurs, la Terre n’est à personne, mais ses fruits sont à tout le monde !

Maria Mazzotta, de par sa polyvalence et sa virtuosité́ vocale, est sans doute l’une des voix les plus emblématiques de la scène des Pouilles. Caractérisée par son interprétation à la fois libre et rigoureuse des chants du bassin méditerranéen, elle propose, avec le jeune et talentueux accordéoniste Bruno Galeone, un répertoire tout en grâce et en finesse. Par de savantes alchimies, leurs élixirs musicaux redonnent vie à des traditions ancestrales, mettant l’auditeur dans un état de joie et de plénitude, non sans rappeler que la musique était avant tout considérée par les Anciens comme une médecine de l’âme.