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Publié le vendredi, 24 juillet 2020 à 09h46

Les adolescentes d'Alberto Lattuada ressort en salles en version restaurée

Par Amélie Ravaut

Catherine Spaak dans une scène du film Les Adolescentes d'Alberto Lattuada

Deux films du réalisateur Alberto Lattuada ressortent au cinéma à partir du 29 juillet 2020 : Guendalina et Les adolescentes. Le second, réalisé à Rome en 1960, porte pour titre original Dolci Inganni et indique explicitement la teneur du propos : de « douces déceptions » sont en effet au rendez-vous pour la jeune protagoniste du film Francesca. L’action se déroule sur une journée et une nuit d’été, du réveil matinal au coucher et, là aussi et comme dans Guendolina, une sorte de prise de conscience, d’éveil, aura été éprouvé dans ce laps de temps.

Le film, qui a été censuré à sa sortie, et notamment pour sa scène d’exposition, suit les déambulations et rencontres fortuites de la jeune Francesca, 17 ans, avec des jeunes gens ou des adultes auprès desquels se confrontent des points de vue, des destinées, des états d’esprit, des attentes. Celle de Francesca est, au début du film, bien précise : nous la découvrons au lit, à demi éveillée, languissante et frémissante puis surprise. Son rêve l’avait plongée dans la torpeur d’une scène érotique auprès d’Enrico, ami de la famille, de vingt ans son aîné. Le trouble ressenti par la jeune fille est transmis à l’écran par des cadrages serrés donnant à contempler la peau, traduisant la douceur des draps et le moelleux du lit, la caresse du vent, la moiteur de l’été.

Si la parole et l’oralité sont très présentes notamment dans les échanges codifiés de la séduction et les sous-entendus, il est surtout question de corporalité et d’apparence. Parler des sentiments, incarner le désir. Citer les poètes, s’habiller à la mode et être désirable. Il y a tout à la fois dans ce film, quelque chose de très « réglé » qui aurait trait à un certain art de la séduction, et de l’autre quelque chose de très libre qui s’exprime visuellement à travers le corps de l’actrice Catherine Spaak et la manière dont Lattuada le filme.

La dernière partie du film, plastiquement très belle, tournée de nuit, fait apparaître une obscurité dévorant quasiment l’image : ses ombres envahissent l’écran et, des silhouettes, on ne distingue plus que les membres qui s’enlacent, les peaux qui se frôlent, les yeux qui brillent. De retour dans sa chambre, Francesca aura fait un tour d’horizon, au fil de ses rencontres, des joies et déceptions que peuvent procurer les désirs et son regard-caméra final nous indique qu’il ne sera plus question, pour elle, de détourner les yeux. Questions :

Informations pratiques

Sortie en salles le 29 juillet 2020

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