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Publié le lundi, 4 novembre 2019 à 09h38

Le dernier empereur de Bernardo Bertolucci au cinéma en copie restaurée

Par Amélie Ravaut

Une scène du film Le dernier empereur de Bernardo Bertolucci

Mercredi 06 novembre 2019, ressort en salles Le dernier empereur (L’ultimo imperatore) de Bernardo Bertolucci, succès international du réalisateur en 1987. Aujourd’hui proposé dans deux versions, 2D et 3D, il est certain qu’il ne faut pas manquer d’assister, sur grand écran, à ce déploiement de beauté, tout aussi vif que le rouge de la soie et aussi fin que ses broderies.

Bernardo Bertolucci, disparu il y a presque un an, signait avec ce film une grande fresque historique autour de la figure de Pu Yi, dernier empereur de Chine, qui accède au trône en 1908 et qui traversera les soubresauts politiques de son pays, de l’Empire à Mao, en passant par la République jusqu’à sa mort en 1967.

Pour la première fois de l’histoire, un cinéaste occidental était autorisé à entrer et filmer dans la Cité interdite, Bertolucci ayant également bénéficié de la collaboration des autorités chinoises. Ce film marque aussi un passage à un cinéma plus spectaculaire et hollywoodien, qu’il poursuivra avec Un thé au Sahara (1990) et Little Buddha (1993), lui qui, dans les années 70, inspiré par la Nouvelle Vague et surtout Jean Luc Godard, proposait des films subversifs et résolument modernes, à l’instar de son camarade Marco Bellocchio.

Il n’empêche que, outre le charme spectaculaire et les ambitions visuelles de ce Dernier empereur, magnifiées par le chef opérateur Vittorio Storaro, Bertolucci place ici quelques motifs personnels récurrents dans son œuvre : imbrication de l’Histoire et de l’histoire intime, héritages et émancipation intellectuelle, politique et modernité, enfermement et mise en mouvement. Cette volonté affichée d’allier plaisir visuel, maîtrise de la mise en scène et discours personnel, se retrouvait déjà dans 1900 (Novecento, 1976) autre grande fresque historique, mais cette fois-ci italienne.

Informations pratiques

Au cinéma le 6 novembre 2019