Archives Cinéma

Publié le mercredi, 8 novembre 2023 à 09h25

La Chimère, dernier film d’Alice Rohrwacher

Par Stefano Palombari

Isabella Rossellini dans une scène du film La Chimère d'Alice Rohrwacher

Un fil qui se perd dans les entrailles de la terre. Un fil tellement fin, presque invisible, mais très puissant. Un fil qui nous appelle, qui nous incite à le suivre, en profondeur. Arthur est happé par la terre. Comme aimanté. Mais que se cache-t-il sous la terre ? Le passé.

Le passé d’Arthur se confond avec le passé tout court. Son grand amour perdu à jamais, comme sa capacité de vivre. Mais la terre n’est pas habitée uniquement par les fantômes du passé d’Arthur mais aussi par un passé bien plus ancien. La tombe qu’il ne veut pas voir est cachée par les tombes bourrées d’œuvres d’art qu’il aide à découvrir. On est dans les années 1980, Arthur fait partie d’une bande de « tombaroli ». Ils pillent les tombes étrusques du sud de la Toscane et ils revendent le butin à un fantomatique marchand d’art sans scrupules.



Si les autres membres de la bande ne sont intéressés qu’à l’argent, on pourrait définir l’attitude d’Arthur plutôt « sentimentale ». Tel un rhabdomancien, avec sa tige à la main, Arthur traque le vide. Pour le commerce de la bande, son rôle est essentiel mais son attitude détachée le perd et il se fait coffrer. Arthur découvre les tombes pour couvrir La tombe.

La Chimère est un film d’une rare poésie. Sous la surface de l’histoire, fourmillent des idées, des concepts, des réflexions. On est en plein dans l’univers particulier des réalisations d’Alice Rohrwacher. Ses personnages marginaux, à l’humanité débordante, sont toujours traités avec légèreté et ironie. Un film à voir absolument !

Informations pratiques
  • Sortie nationale le 6 décembre 2023

Jeu-concours des places à gagner réservé aux abonnés à notre lettre
(pour participer au concours, cliquez sur ce lien et répondez aux trois questions)