Il Boemo film de Petr Vaclav. Célébrité inconnue

Par Stefano Palombari

Notre regard sur le passé est forcément biaisé. Nous avons la tendance à penser que les noms qui ont survécu au temps et ont été gardés par la postérité, étaient déjà des célébrités de l’époque. Mais l’histoire est capricieuse. Le plus souvent nous héritons des inconnus d’une époque révolue et nous ignorons ses gloires. Josef Myslivecek, dit « il boemo », est l’un d’entre eux.

Il fut très célèbre en son temps. Ce Tchèque, que sa naissance pragoise destinait à s’occuper de froment, de moulins et de barrages a su saisir sa chance grâce à l’aide du Maestro Pescetti, vénitien organiste de Saint Marc. Ensuite Josef Myslivecek a su s’imposer à Venise d’abord, puis à Naples à Florence et à Bologne.
Il a eu la chance de rencontrer le jeune Mozart à Bologne, le jeune prodige autrichien était en « tournée » dans la Péninsule avec son père Léopold. Mozart se montre très intéressé par le travail du Tchèque.

Beau et grand, « il boemo » sera victime du libertinage de l’époque. Lors des nombreuses rencontres avec des femmes de tout niveau social, des nobles aux prostituées, il contractera la syphilis qui le défigurera et le portera à la mort en 1781 à Rome, seul et sans le sou. Ses dernières compositions seront refusées par les théâtres car trop modernes. C’est d’ailleurs à la dernière phase de sa vie qu’appartient la canzonetta « Ridente la calma », tirée de l’opéra Armida, qui sera reprise pas Mozart dans son célèbre et homonyme Lied.