Publié le vendredi, 4 octobre 2013 à 17h38
Et Fellini fonda Rome... de Julien Neutres
C'est avec sympathie que nous saluons la publication de "Et Fellini fonda Rome..." de Julien Neutres, véritable déclaration d'amour à la capitale italienne et au cinéma de Federico Fellini, à vingt ans de sa disparition.
Dans ce volume tout récemment paru aux éditions Le Cherche-Midi, le jeune critique mène une enquête approfondie et détaillée - mais en même temps passionnante et passionnée - sur la relation unique et intime qui lia le plus célèbre cinéaste italien de tous les temps et la Ville éternelle.
Qui fonda qui ? C'est l'Urbe qui nourrit l'imaginaire débridé de l'artiste, ou c'est plutôt son génie qui sculpte et exalte à jamais une certaine perception de la Capitale?
Difficile de répondre. Car la relation entre Rome et Fellini - comme celle entre New York et Woody Allen - est biunivoque, faite d'influences réciproques, aussi profonde du point de vue humain qu'elle est féconde sur le plan artistique.
Tous les films de Fellini - et non seulement ceux tournés à Rome ou à Cinecittà - sont en fait un hommage sincère et viscéral à cette ville-fabrique de rêves. Mais pourquoi cet amour, de la part d'un auteur qui en plus n'était pas d'origine romaine ? La réponse c'est Fellini lui-même qui nous la donne, en suivant avec la caméra Anna Magnani dans la séquence finale de son film "Roma" : louve et vestale, aristocratique et clocharde, nocturne et clownesque, Rome est la ville des illusions.
Et c'est cette image de Rome, inventée et filtrée par le regard mélancolique et onirique du cinéaste, qui sera véhiculée par ses chefs-d’œuvre au succès sans frontières, jusqu'à s'imposer aux yeux du monde entier comme plus vraie de la vérité, plus poétique de la poésie, plus romaine de Rome elle-même. Grotesque, triviale, paradoxale, bigote, provinciale malgré les vestiges et les splendeurs du grand empire, Rome sera pour toujours synonyme et métaphore de l’œuvre de Fellini : la ville de tous les visionnaires.
Retraçant la biographie et la filmographie du réalisateur inoubliable et inoublié de La strada, La dolce vita et Huit et demi, en passant par ses acteurs fétiches (Mastroianni...) et ses lieux de prédilection (Fontaine de Trevi...), ce livre est un travail - ou mieux un pèlerinage - effectué avec la précision du critique de cinéma, avec un soupçon d'analyse sociologique et d'irrévérence enjouée.
Informations pratiques
Et Fellini fonda Rome...Éditeur : Le Cherche-Midi
Prix : 22.30 €
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