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Publié le dimanche, 11 décembre 2011 à 08h35

Dopo la battaglia (Après la bataille), nouveau spectacle de Pippo Delbono

Par Stefano Palombari

Il me revient en mémoire le calme après la tempête, le besoin de lucidité après la folie. Après Questo buio feroce et La Menzogna, entre autres fracassants passages au Rond-Point, retour d’un enfant terrible et de sa bande d’illuminés. Créateur d’images fortes, de mondes fantasmagoriques en prise avec un présent de révoltes et de grondements, Pippo Delbono s’empare du plateau avec ses marginaux, ses déclassés, ses abîmés.

Au sein de la troupe : des personnalités singulières, corps handicapés ou héros de la marginalité. « La compagnie, dit-il, c’est être ensemble. La première lutte, c’est de grandir ensemble, avec des réalités humaines différentes ; c’est se confronter avec l’autre. » Chanteurs, acteurs d’un monde de laissés pour compte, ils s’attaquent à Stravinsky, dansent sur les carnages des combats en cours comme sur l’air du Sacre du printemps. Au coeur du rite : le sacrifice des innocents, les dévastations des grandes batailles des films de Kurosawa. Qu’il s’agisse de guerres et d’horreurs, le spectacle de ce génie vivant d’une scène foisonnante devient paradoxalement une fête, une célébration des forces de vie.

Pina Bausch, Kantor, Fellini… Les maîtres de Delbono sont les créateurs singuliers d’espaces, de rythmes, de troupes. De familles à refaire le monde. Dans ses pièces : des images, des scandales, des fulgurances. Mais aucun personnage, aucune parole narrative, aucune trame prévisible. Son projet : « Des couleurs, des voix, des contradictions, des directions, des équilibres, des déséquilibres ; tout le temps, comme une composition musicale » dit-il.

Le monde tel qu’il est : premier sujet ; ses violences, ses cris, les humiliations des hommes et les gifles de l’Histoire. Pippo Delbono, chien fou de la scène internationale, mord aux chevilles tous les colosses des pouvoirs politiques, religieux, tyranniques. Il dessine des espaces gigantesques pour un théâtre monstrueux. Après la bataille, c’est un champ de ruines où Delbono danse avec ses créatures pour raconter à la fois les vanités inhumaines et les sacrifices humains de tous les conflits en cours.

Dopo la battaglia, conception et mise en scène Pippo Delbono avec Dolly Albertin, Gianluca Ballarè, Bobò, Pippo Delbono, Lucia della Ferrera, Ilaria Distante, Simone Goggiano, Mario Intruglio, Nelson Lariccia, Mariga Maggipinto, Julia Morawietz, Gianni Parenti, Pepe Robledo, Grazia Spinella et la participation exceptionnelle de Alexander Balanescu et de Marie-Agnès Gillot, danseuse étoile à l'Opéra de Paris, pour les 5 premières représentations.

Informations pratiques
Théâtre du Rond-Point    plan d'accès
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt - 75008 Paris (M° Champs-Elysées Clemenceau)
Réservation : 01 44 95 98 21
Dates : du 17 au 29 janvier 2012 à 21h. Dimanche, 15h – relâche les lundis.

tarif préférentiel pour nos internautes 24 € au lieu de 34 € (12 € pour les moins de 30 ans)
pour obtenir la réduction, réservez au 01 44 95 98 21 en citant l'Italie à Paris et Présentez à la caisse ce justificatif imprimé ou bien notre carte membre

Dopo la battaglia - affiche © Stéphane Trapier
Théâtre Du Rond-Point, du 17 au 29 janvier 2012 tarif préférentiel