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Publié le samedi, 12 juin 2021 à 09h45

De Rome à Paris – 13èmes rencontres du cinéma italien

Par Valérie Mochi

Une scène du film Hammamet qui participe au festival

Le Festival De Rome à Paris est l’un des rendez-vous incontournables du cinéma italien. Chaque année plus nombreux, les spectateurs viennent y découvrir une sélection d’une dizaine de longs-métrages italiens récents (fiction, documentaire, animation) encore inédits en France. Ces films sont présentés en présence des équipes des films, réalisateurs et comédiens venus échanger avec le public.

Les films présentés lors cette 13ème édition : La dea fortuna de Ferzan Ozpetek Soirée d’ouverture, Punta sacra de Francesca Mazzoleni, Cosa sarà de Francesco Bruni, L'Agnello de Mario Piredda, Maledetta primavera de Elisa Amoruso, Sul più bello de Alice Filippi en sa présence, I predatori de Pietro Castellitto, Hammamet de Gianni Amelio, Non odiare de Mauro Mancini en sa présence, Padrenostro de Claudio Noce, Lacci de Daniele Luchetti Soirée de clôture en sa présence.

En plus d’un événement cinéphile, De Rome à Paris est aussi un événement professionnel majeur qui favorise la coopération entre les industries française et italienne du cinéma. Les rendez-vous professionnels s’articulent autour de 3 grands modules : 1. Une table ronde sur les spécificités nationales et les différentes politiques audiovisuelles des 2 pays. 2. Un forum de coproduction au cours duquel 10 producteurs italiens présenteront leur projet à de potentiels partenaires français. 3. Une session de Work in Progress où 10 projets en cours de réalisation, dont la livraison est prévue pour 2020, seront présentés aux distributeurs français. Sur ce volet professionnel, le festival a d’ailleurs renforcé son partenariat avec deux acteurs essentiels du cinéma français : le CNC qui accueillera les rendez-vous professionnels dans ses locaux et UNIFRANCE qui co-organisera la table ronde.

Roberto Stabile, chef du département des Relations Internationales de l’ANICA Association Nationale des Industries Cinématographique, Audiovisuelle et Multimédia (Associazione nazionale industrie cinematografica e multimediali) explique dans une interview qu’il a accordé à l’Italie à Paris, partenaire du Festival depuis la première édition, son travail et celui de son équipe pour mettre en relation les institutions et les professionnels du cinéma italien et français :

« Dans ce cadre mon équipe et moi, nous nous occupons de l’organisation des Rencontres du cinéma italien à Paris. L’Anica est un organisme qui se situe entre le CNC et Unifrance pour les équivalents français, et je travaille justement avec ces deux institutions.

Dans les premières années du Festival nous avons présenté des films italiens aux distributeurs français avec cette particularité de les projeter en salle de manière à ce que les distributeurs puissent se rendre compte des réactions du public en voyant le film. Puis au fil des années nous avons décidé de faire quelque chose de plus important et c’est ainsi qu’on été créées les rencontres entre professionnels.

Le but de la manifestation est d’organiser des rencontres entre les institutions des deux pays, montrer les films italiens aux producteurs et distributeurs français. Nous faisons tout notre possible pour intensifier les rencontres entre producteurs de manière à multiplier le nombre de coproductions car il n’y en a pas suffisamment et il faut rappeler que la première coproduction au monde a été faite entre la France et l’Italie. Des coproductions se mettent en place mais pas en grande quantité, pas autant que l’on pourrait espérer. Notre but est de pour pousser à la mise en place de coproductions, surtout du côté des producteurs italiens. Aidés par l’état, ils ont tendance à privilégier ce type de partenariat plutôt que de chercher un associé dans un autre pays. D’autre part depuis deux ans notre ministère de la culture a institué une réserve de fonds pour aider les coproductions minoritaires, pour pousser les producteurs à élargir le nombre de coproductions car pour le marché d’aujourd’hui une coproduction a beaucoup plus d’impact qu’une production nationale.

Les films présentés au Festival n’ont pas encore été achetés par les distributeurs français pour la plupart, c’est la raison du choix de les montrer dans les salles pour obtenir les réactions du public. Chaque année il y a aussi un ou deux titres qui ont déjà un distributeur français et on utilise le festival pour lancer le film comme par exemple le film de clôture acheté par la France, qui sera diffusé à la Télévision mais pas en salles, son seul passage en salle aura lieu lors de la soirée de clôture.

La sélection des films est faite en deux étapes, notre équipe italienne choisi une liste de films, puis un comité français finalise la sélection car je pense qu’ils connaissent mieux que nous le marché. Ils ont une totale liberté de choix car ils sont plus à même de savoir ce qui pourra fonctionner en France, selon la sensibilité du pays. Nous organisons le même type de manifestations dans des pays comme, les États Unis, l’Allemagne et la Chine et on essaie de l’exporter dans les pays les plus importants. C’est un format qui fonctionne bien chaque année et le nombre de pays impliqué augmente.

Depuis 5 ans l’Italie est dotée d’un fond qui finance les distributeurs qui achètent les films italiens et qui les font sortir dans leurs salles. Donc pendant la présentation des films les distributeurs invités qui ne connaissent pas encore cette mesure sont informés, mais la plupart la connaisse déjà. Ce fond couvre jusqu’à 30% des frais de la sortie du film dans la limite de 30 000 eur.

En raison du Covid, les tournages ont été interrompus mais seulement pour quelques semaines, après tout a repris normalement, on a donc tout un stock de film à distribuer. L’impact est considérable, beaucoup de titres très importants sont restés en attente et ils ne peuvent pas sortir durant l’été car la saison n’est pas propice, en Italie la saison s’interrompt en été. Ce sont les raisons pour lesquelles de nombreux films seront distribués via les plateformes et que les problèmes persisteront en septembre.

Le festival ayant été repoussé, notre sélection de films pour cette édition date de l’année passée donc tous les films sont déjà sortis en salles en Italie. Pour la prochaine édition, l’hiver prochain, en revanche, nous présenterons des films inédits, de toutes façons ce sont tous des films inédits en France. »



Places à gagner 10 pour la soirée d’ouverture du festival avec le film La dea fortuna de Ferzan Ozpetek le jeudi 17 et 10 places pour le film Non odiare de Mauro Mancini qui sera présenté par le réalisateur le vendredi 18 Juin.

Informations pratiques

Jeu-concours des places à gagner réservé aux abonnés à notre lettre
(pour participer au concours, cliquez sur ce lien et répondez aux trois questions)