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Publié le dimanche, 22 avril 2018 à 10h16

Chantiers d'Europe 2018. Soirée danse trois spectacles italiens

Par Stefano Palombari

Une scène de Everything is ok © Alice Brazzit

Dans le cadre des Chantiers d'Europe 2018, le théâtre de la ville vous propose trois spectacles de danse la soirée du 23 mai 2018 à partir de 19h. Trois spectacles italiens : Everything is ok de Marco D'Agostin, Trigger, d'Annamaria Ajmone et In girum imus nocte et consumimur igni, nous tournons en rond dans la nuit dévorés par le feu, de Roberto Castello. trigger

Everything is ok de Marco D'Agostin

Éprouver la saturation des mots et des gestes. Heureusement que le titre (Everything is OK) est là pour rassurer ! Car le solo de Marco D’Agostin, chorégraphe italien qui développe son travail depuis 2010, tient d’un chambardement hyper-actif, qui l’entraîne (et nous avec) dans une cavalcade échevelée où la parole, de prime abord, fuse à toute allure dans une collision d’intonations et de styles vocaux ; avant de laisser le corps entrer en fusion (et en profusion) avec une escouade de références et de motifs gestuels. Des figures de la « société du spectacle » qui se condensent dans le flux sans répit d’un mouvement porté à saturation.

Interprète auprès de plusieurs chorégraphes et metteurs en scène (Claudia Castellucci, Liz Santoro, rosemary Butcher, etc.), Marco D’Agostin développe son propre travail depuis 2010, avec une large palette de diffusion européenne. En mai 2018, outre Chantiers d’Europe avec le solo Everything is OK , il va créer un duo, Avalanche , pour les rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.

'Trigger'', d'Annamaria Ajmone

Une danseuse à L’écoute de L’espace. Le Festival Romaeuropa et la Biennale de danse de Venise n’ont pas tardé à reconnaître le talent prometteur d’Annamaria Ajmone, formée à Milan, et le magazine Danza & Danza lui a décerné en 2016 le prix de la « meilleure jeune artiste italienne ». Elle développe notamment des « pratiques d’habitation » où la danse crée son espace dans les lieux les plus divers. C’est ainsi au plus près des spectateurs, dans la cour des Abbesses, faisant en quelque sorte foyer commun, qu’Annamaria Ajmone délie la ligne souple de son solo Trigger, au gré d’une écoute vibrante qui semble amplifier la densité de chaque instant.

Formée en danse ainsi qu’en littérature, à l’université de Milan, Annamaria Ajmone a dansé pour plusieurs compagnies italiennes, ainsi qu’avec Guilherme Botelho en Suisse et Jérôme Bel en France. Ses premiers travaux chorégraphiques datent de 2014, et elle s’oriente vers des « site-specific actions », au sein d’un projet qu’elle nomme « Archipel / Pratiques d’habitation ».

"In girum imus nocte et consumimur igni'', de Roberto Castello

Entre danse, cinéma et théâtre, une fresque de La condition humaine. Serions-nous tels des papillons attirés par la flamme avant de s’y brûler ? C’est ce que suggère le titre-palindrome choisi par Roberto Castello, pionnier de la danse contemporaine en Italie. Sous ce même titre, Guy Debord dénonçait dans un film sorti en 1981, l’esclavagisme moderne induit par la société de consommation. On trouvera encore des accents beckettiens (à l’instar du May B de Maguy Marin) dans la fuite sans issue, spasmodique et lancinante, des quatre danseurs réunis par Roberto Castello, pris dans le rythme obsessionnel d’une musique hypnotique, épinglés par une succession de flashes lumineux. Une fresque de la condition humaine.

Danseur, dramaturge et metteur en scène né en 1960, Roberto Castello a étudié la danse moderne à Turin et à New York. Après avoir travaillé avec Carolyn Carlson à Venise, il participe à la création de Sosta Palmizi, l’une des toutes premières compagnies de danse contemporaine en Italie. À partir de1993, il s’installe en Toscane où il crée sa propre compagnie, ALDES.

Le 24 mai 2018 à l'Institut culturel italien Trigger de Annamaria Ajmone, suivi d’une conversation en français autour de La danse contemporaine avec le chorégraphe Roberto Castello animée par Jean-Marc Adolphe. Toujours à l'Institut culturel italien le 30 mai 2018 à 20h Massimiliano Burini, Il nero, par la compagnie Occhisulmondo.
Sa compagnie, Occhisulmondo, qu’il a fondée en 2005, est basée à Pérouse, en Ombrie. Avec une prédilection pour le théâtre physique et le jeu masqué, Massimiliano Burini a entrepris une adaptation de l’Othello de Shakespeare, avec une quarantaine de jeunes gens de huit pays européens. Il en dévoilera les premiers contours à l’Institut culturel italien de Paris, partenaire de ce projet au long cours.

Informations pratiques
  • Théâtre des Abesses
  • 31 Rue des Abbesses - 75018 Paris. Tél. 01 42 74 22 77
  • Le 23 mai 2018 à partir de 19h

Tarif préférentiel 10€ au lieu de 15. Pour bénéficier du tarif préférentiel cliquez ici !