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Publié le dimanche, 12 février 2023 à 14h58

Roberto Zucco, itinéraire d'un tueur en série au théâtre Montansier

Par Italo Parigi

Roberto Zucco - affiche

Le Montansier poursuit sa saison avec la création de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, mis en scène par Thomas Bellorini. Après deux semaines de résidence au Montansier, elle sera jouée du 7 au 11 mars 2023. Thomas Bellorini met en scène une pièce chorale sur la justice et l’Italie qui permet d’entendre la musicalité de la langue de Koltès. Un compromis entre l’histoire et l’universalité. Les spectacles de la compagnie Gabbiano développent un théâtre politique et musical en s’appuyant sur des textes contemporains et interrogent sur le rapport qu’entretient le réel avec la fiction.

Le fait divers et la justice sont des sujets qui fascinent. A travers Roberto Zucco, Koltès s’intéresse a la place du « monstre » dans la société : ce qu’il comporte de fascination et de répulsion. A chaque époque, son « monstre » : un nom en remplace un autre : Landru, Succo, Dupont de Ligonnès pour ne citer qu’eux. Roberto Zucco défie les hommes, les lois, les éléments et se défie lui-même. Tel un héros de tragédie antique, il se bat contre un destin régi d’avance.

Roberto Succo est mort quand Bernard-Marie Koltès écrit en 1988, dans les tourments de la maladie et d’une mort qu’il sait proche, cette pièce, la dernière de son œuvre. Le dramaturge s’empare de l’histoire de Roberto Succo, tueur en série italien médiatique, pour donner naissance à Roberto Zucco, personnage d’inspiration biblique et mythique. Les quinze tableaux de la pièce, semblables a un chemin de croix, conduisent à la perte inéluctable de Roberto Zucco. Dans sa chute, il entraîne avec lui ceux qu’il rencontre.

A la manière d’un chœur de tragédie antique, dix-neuf comédiens et musiciens observent la chute de Roberto Zucco. L’orchestre (percussions, violoncelle, accordéon, guitare électrique, basse, vibraphone, clarinette...) s’approprie un répertoire de musique sacrée aux sonorités contemporaines. La musique dialogue ici avec la langue de Koltès qui oscille entre trivialité et lyrisme.

« Rongé par de noirs désirs, Roberto Zucco laisse transparaître sa musique intérieure par l'intermédiaire de ce chœur. La musique suit le déraillement de Zucco ; un être contrarié dont les colères s'apparentent à celles d'un enfant capricieux et impulsif qui, dans un geste incontrôlé, détruit le château de cartes qu'il a construit avec soin des heures durant. » Thomas Bellorini

Informations pratiques
  • Théâtre Montansier
  • 13 rue des Réservoirs - 78000 Versailles
  • Du 7 au 11 mars 2023 à 20h30.