Rita ou le mari battu, opéra de Gaetano Donizetti

Par Karima Romdane

Suite au succès réservé à la programmation de cet opéra, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines nous propose une deuxième date, le 31 mars pour contenter tous les passionnés de l'opéra.

Bien qu’écrite en français, cette délicieuse comédie belcantiste sonne presque comme un adieu nostalgique. Créée en 1860, dix ans après la mort de Donizetti, elle est l’un des derniers opéras bouffes de la tradition italienne, avant l’ultime salut que Verdi donnera au genre à la fin du siècle avec Falstaff. Les trames enlevées de l’ancienne commedia dell’arte sont enrichies par l’étude psychologique de personnages hauts en couleur, et trouvent dans une écriture vocale à la fois élégante et virtuose une dimension plus touchante. Dans le cadre de leur résidence au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, David Stern et sa compagnie Opera Fuoco sortent une nouvelle fois des sentiers battus pour nous proposer de redécouvrir un petit bijou oublié.

Gaetano Donizetti (1797 – 1848) occupe dans l’histoire de l’opéra italien une place singulière. Si des œuvres comme Lucia di Lammermoor et L’Elixir d’Amour figurent parmi les plus jouées au monde, il ne bénéficie pas de la même reconnaissance «intellectuelle» que son aîné Rossini (grand développeur des écritures vocales et orchestrales de son temps), son contemporain Bellini (dont le génie mélodique et harmonique inspira jusqu’à Wagner) ou son cadet Verdi (réformateur audacieux du langage lyrique). Ce malentendu provient sans doute en partie de la nature de son art : il n’innova probablement en rien, mais porta les formes de son temps vers un accomplissement que seuls les interprètes adéquats rendent véritablement palpables. La simplicité de son orchestre est le support sur lequel des chanteurs inspirés peuvent transcender l’immédiateté des émotions, en dévoilant les subtilités de lignes où les vocalises virtuoses sont souvent moins redoutables que les délicates cantilènes.

Opera Fuoco dirigé par David Stern est une formation musicale qui regroupe de jeunes talents du monde entier. David Stern et son équipe ont déjà présenté au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Didon et Enée de Purcell en 2007, Don Giovanni de Mozart en 2008, Orpheus de Telemann et Jules César de Haendel en 2010.

Avec : Camille Poul soprano, Matthieu Abelli, Pierrick Boisseau, barytons, Jay Bernfeld, Codirection artistique, chef de chant, David Stern, Direction musicale . Et l’Orchestre Opera Fuoco.

Rita ou le mari battu opéra en version concert (durée 1h20 sans entracte), musique Gaetano Donizetti, livret Gustave Vaës.