Rétrospective Mario Bava / Dario Argento au Reflet Médicis

Par Amélie Ravaut

Depuis mercredi dernier, le Reflet Médicis (rue Champollion, Paris 5ème arr.) propose, chaque jour, une séance d’un des films de la rétrospective Bava / Argento. Au total, 11 films en copies numériques restaurées, sélectionnés avec soin et goût pour les résonances fructueuses qu’ils sauront susciter. Mario Bava, considéré comme l’un des créateurs du giallo et Dario Argento comme « le » maître de ce genre peuvent ainsi, jour après jour, dialoguer à travers leurs œuvres respectives.

La période inaugurale d’Argento est bien représentée avec deux des films de la trilogie dite « animalière » : L’oiseau au plumage de cristal (L’uccello dalle piume di cristallo, 1970) et Le chat à neuf queues (Il gatto a nove code, 1971). L’emblématique Les frissons de l’angoisse (Profondo rosso, 1975), qui lui a permis d’obtenir la reconnaissance et qui peut être considéré comme une relecture du Blow up (1966) d’Antonioni, demeure toujours à voir et à revoir. Sont visibles également Suspiria (1977) et Phenomena (1985) avec lesquels le réalisateur a opéré une inflexion plus importante vers le surnaturel et le fantastique, mais aussi Ténèbres (Tenebre 1982), Opéra (Opera 1987) et Dracula (2012), son dernier film à ce jour.

La rétrospective Bava, quant à elle, se concentre sur les films les plus connus du réalisateur et sur ses œuvres les plus significatives du point de vue des partis-pris esthétiques : Les trois visages de la peur (I tre volti della paura, 1962), Six femmes pour l’assassin (Sei donne per l’assassino, 1964) ainsi que La planète des vampires (Terrore nello spazio, 1965). Outre le fait de poser les jalons de ce qui deviendra le giallo, genre difficilement définissable en quelques mots, ces trois films de Bava imposent un ton, une esthétique, une ambiance particulière qui ouvriront la voie à ses continuateurs - admirateurs, et notamment Argento.

La rétrospective du Reflet Médicis, par ce dialogue et ces correspondances, permet d’en apprécier la richesse : décors baroques, couleurs flamboyantes, montage incisif, narration labyrinthique, intrigues policières, érotisme, sang et frissons. Un beau programme !