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Publié le dimanche, 24 mars 2013 à 22h10

Rétrospective Fellini à Paris: les films du Maestro à l’IIC

Par Francesco Romanello

S’ouvre demain la rétrospective « Fellini à Paris » organisée par l'Institut Culturel Italien en collaboration avec le Ministère des Affaires Étrangères italien. Neuf longs-métrages du Maestro seront projetés du 25 mars jusqu'au 27 août 2013, pour nous préparer à la soixante-dixième édition de la Mostra Internazionale d'Arte Cinematografica di Venezia.

Le cycle débute avec Le Cheik blanc (Lo sceicco bianco, 1952), hommage à Alberto Sordi et à la grande saison du cinéma italien. Des jeunes mariés, Ivan et Wanda, sont en voyage de noces à Rome pour l’année Sainte. Lui, étant tatillon, méthodique et issu d’une famille bourgeoise, il a déjà préparé un programme de visites avec une audience auprès du Pape; elle, tout juste arrivée à Rome, quitte l’hôtel pour se mettre à la recherche du «cheik blanc», le protagoniste d’une série de romans-feuilletons dont elle est une lectrice passionnée… Rencontre en présence de Jacqueline Risset, autrice de Fellini, Le Cheik Blanc, l'annonce faite à Federico Ed. Adam Biro 1990.

Prochaines projections:

Jeudi 11 avril à 19h30: I Vitelloni (1953, 103’, vostf), avec Franco Interlenghi, Alberto Sordi, Eleonora Ruffo.
Cinq adolescents attardés, déjà âgés d’une trentaine d’années, vivotent aux crochets de leurs parents dans une petite ville italienne du littoral romagnol. Ils n’ont pas commencé à travailler, n’en ont même pas l’intention et ne savent comment donner à leur existence du rêve, de l’aventure voire de l’amour. Tous de profils différents (un tombeur, un ténébreux, un apprenti-écrivain, un ténor de bord de plage, un cynique), ils se rassemblent en bande mais la médiocrité, la frustration, la solitude de leurs conditions et situations ne parviennent pas à disparaître malgré leurs pauvres tentatives illusoires et désespérées d’échapper au quotidien ensemble, et devant le désespoir de leurs parents respectifs. Seule la fuite de leur ville leur permettrait de s’échapper du nid familial petit-bourgeois mais ils ne s’y résolvent pas et parcourent la ville et la nuit, désœuvrés. Le film reçut le Lion d’argent au Festival de Venise en 1953.

Mardi 23 avril 19h30: La Dolce Vita (1960, 178’, vostf), avec Marcello Mastroianni, Anouk Aimée, Anita Ekberg, Alain Cuny.
Marcello est journaliste pour un magazine à potins et espère devenir un jour un écrivain sérieux. Au même temps, il est complètement immergé dans “la douce vie” romaine, il se partage entre ses aventures sentimentales avec une femme aristocrate constamment à la recherche de nouvelles émotions, la tentative de suicide de Emma – sa compagne qui l’étouffe par jalousie – et sa vaine cour à Sylvia, une diva du cinéma célèbre et pétillante qui s’exhibe dans un bain sensuel dans la Fontaine de Trevi. Ce film a reçu la Palme d’or du meilleur film au Festival de Cannes en 1960.

Mercredi 29 mai 19h30: Giulietta degli spiriti (1965, 120’, vostf), avec Giulietta Masina, Mario Pisu, Sandra Milo.
Giulietta, une riche dame bourgeoise, passe l’été dans sa belle villa de Fregene. A l’occasion de son anniversaire de mariage avec Giorgio, ils donnent une réception pendant laquelle va se dérouler une séance de spiritisme. L’évocation de fantasmes érotiques et grossiers, les insultes de l’un de ceux-ci, en plus du doute que Giorgio la trahit, provoquent une crise d’identité chez Giulietta. Elle n’a personne pour se confier et alors elle va se confiere avec sa voisine Susy.

Vendredi 14 juin à 19h30: Tre passi nel delirio – Toby Dammit (1968, 37’, vostf), avec Terence Stramp, Brigitte Bardot, Jane Fonda, Alain Delon.
Un jeune acteur anglais, Toby Dammit, troublé par la drogue et l’alcool, arrive à Rome, il va être le protagoniste du premier western catholique. Il est immédiatement entouré par des photographes, des journalistes, des producteurs et même des gens d’église. Tout est prêt pour célébrer l’événement, mais lui est insensible à ce qui l’entoure: fêtes, défilés de mode, récompenses. Rien ne le sort de son apathie. Dammit semble réagir uniquement lorsque une mystérieuse petite fille lui lance une balle pour jouer…

A suivre: Le Tentazioni del Dottor Antonio (Boccaccio ’70) (1962, 60’, vostf), avec Peppino De Filippo, Anita Ekberg. Le Docteur Antonio, un moraliste inflexible, se bat à sa façon contre une immoralité déferlante. Il sermonne promptement des scouts effarés, agace les petits couples à la recherche d’intimité, parvient même à arracher les couvertures des magazines dans les kiosques à journaux. Le comble est atteint le jour où une énorme affiche publicitaire est posée sous les fenêtres de chez lui. Elle représente une femme aux formes plantureuses qui invite à boire plus de lait en souriant malicieusement.

Jeudi 27 juin à 19h30: Clowns (1971, 93’, vostf), avec Liana Orfei, Rinaldo Orfei, Nando Orfei.
Fellini, au cours d’une enquête télévisée, se met à la recherche des vieux clowns pour écouter leurs souvenirs. Après la visite du cirque Liana Orfei, Fellini et sa troupe vont à Paris, là, ils interviewent Tristan Rémy, un écrivain qui s’occupe notamment de l’histoire des clowns. Avec l’écrivain, Fellini retrouve les vieux clowns, les seuls survivants d’un monde qui n’existe plus. Le metteur en scène filme leurs visages désormais vieillis et tristes, Fellini se sent redevable envers eux pour la joie qu’autrefois ils arrivaient à transmettre.

Jeudi 11 juillet à 19h30: Fellini Roma (1972, 119’, vostf), avec Marcello Mastroianni, Anna, Gore Vidal et Alberto Sordi.
C’est le début des années Trente, à Rimini, un garçon qui est hébergé dans un pensionnat tenu par des religieux essaie de s’imaginer la ville de Rome qu’il connaît par le biais des descriptions de ses professeurs et de la réthorique du régime fasciste. En 1939, à vingt ans, il part pour la capitale et découvre son vrai visage: les hôtes d’une pension populaire, les petits restaurants avec les terrasses en plein air, les enfants dans les rues. Puis, on passe à 1972, aux embouteillages de la ceinture de raccordement, avec Fellini qui tourne son film dans une ville bondée de touristes, au milieu des jeunes qui lui rapprochent son désintérêt pour la politique.

Mardi 27 août à 19h30: Ginger e Fred (1985, 125’, vostf), avec Giulietta Messina et Marcello Mastroianni.
A la gare de Rome-Termini descend Amelia, une ancienne danseuse dénommée “Ginger”, veuve et propriétaire d’une petite entreprise. Elle doit passer à la télévision pour danser, trente ans après, avec son ancien partenaire Pippo dont le nom de scène est “Fred”. Arrivée dans sa chambre d’hôtel, elle entend des ronflements et découvre qu’il s’agit de Fred, vieilli et mal en point qui a accepté de participer au spectacle rien que pour de l’argent. Les deux souhaiteraient au moins essayer leur vieux numéro mais ils n’y parviennent pas à cause du tintamarre des étranges personnages invités comme eux à l’émission Ed ecco a voi.

Informations pratiques
Institut Culturel Italien
73, rue de Grenelle - 75007 Paris
Informations au 01 44 39 49 39
Réservez vos places sur www.iicparigi.esteri.it
Dates: du 25 mars  au 27 août 2013.