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Publié le vendredi, 26 mars 2021 à 09h54

Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! à la Cinémathèque du documentaire

Par Marco Lotti

Ils y ont cru - couverture

A partir du 1er avril 2021 vous pourrez assister gratuitement à la projections des principaux documentaires signés Pier Paolo Pasolini mais pas seulement. La Cinémathèque du documentaire à la Bibliothèque publique d’information du Centre Georges Pompidou organise Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! Une série de projections sur monde du grand artiste, écrivain, dramaturge, cinéaste italien. Des films de Pasolini, dur Pasolini, ou bien tout simplement pasoliniens.

Grande figure artistique et intellectuelle de l’Italie d’après-guerre fauchée par un assassinat toujours entouré de mystères, Pier Paolo Pasolini est donc le centre de gravité d’un programme proposant son travail dit documentaire. Ce n’est pas une volonté commémorative mais un hasard de calendrier : il y a 20 ans les États généraux du documentaire de Lussas ont organisé un programme autour des documentaires de Pasolini, de ses contributions à d’autres et d’un ensemble de films-portraits. L’ensemble est ici élargi tout en renonçant presque totalement aux documentaires sur Pasolini.

D’autres films apparaissent donc, parfois fruits de recherches de films méconnus voire considérés comme égarés. Enfin, la perspective de cette programmation est tendue vers l’empreinte contemporaine de Pasolini, avec des films pour certains très récents.

Les documentaires de Pasolini recèlent une étonnante variété de formes : film de montage d’actualités (La Rage, 1964), enquête adoptant le dispositif du cinéma direct en s’inspirant de l’emblématique Chronique d’un été d’Edgar Morin et Jean Rouch (Enquête sur la sexualité, 1965), études sur les villes et le paysage (Les Murs de Sanaa en 1971, Pasolini et la Forme de la ville en 1974), pamphlet politique dans une Italie entrant dans les années de plomb (12 décembre, 1971, malheureusement impossible à présenter pour des raisons de droits). Et bien sûr les appunti – que l’on traduit en français par « notes » ou « carnets de notes » –, qui représentent peut-être le mieux ce que serait un documentaire de Pasolini. Repérages en Palestine pour le film ''L’Évangile selon Saint-Matthieu (1964), Notes pour un film sur l’Inde (1967), Carnet de notes pour une Orestie africaine'' (1968) cultivent une forme d’inachèvement et sont à la fois des essais, des scénarios filmés de films en devenir, des films-repérages, des méditations sur le monde.

Les films documentaires de Pasolini étaient presque toujours associés à un projet de fiction en cours, bien souvent sous la forme du voyage, en Italie ou dans ce que l’on appelait alors le « tiers monde », en lequel il cherchait une alternative à la modernité néocapitaliste mortifère qui s’était emparée de l’Occident.

Informations pratiques
  • Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens !
  • Du 1er avril 2021 au 21 juin 2021
  • Informations, programme et réservation : agenda.bpi.fr