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Publié le mardi, 13 août 2019 à 10h47

Paris est toujours Paris, de Luciano Emmer ressort en salles

Par Amélie Ravaut

Paris est toujours Paris - Une scène du film

Paris est toujours Paris, de Luciano Emmer, ressort en salles le 14 août. Tourné en 1951 dans la capitale française, Parigi è sempre Parigi, une coproduction franco-italienne, nous fait parcourir la ville à travers les pérégrinations d’un groupe de touristes italiens auxquels ces 24 heures vont réserver bien des surprises.

Paris est toujours Paris est un film choral, à l’instar de son film précédent, Dimanche d’août (Domenica d’agosto, 1950) et dont l’unité de temps (une journée et une nuit) et de lieu (de nombreux quartiers de la capitale) donne à Emmer la possibilité de multiplier les points de vue, les registres et les tons, les fils narratifs et les procédés filmiques.

Sous couvert d’une ouverture comique et vaudevillesque (la visite en autobus du groupe dont le guide énumère à une vitesse vertigineuse les centres d’intérêt), le film prend ensuite des chemins différents à mesure que le groupe se scinde et les (més)aventures adviennent. Les lieux touristiques et les attitudes des « voyageurs » se transforment petit à petit en un véritable instantané de la vie parisienne des années 50, des mœurs de l’époque, des relations familiales et amoureuses.

Un jeune couple en désaccord perpétuel (Mastroianni et Bosè) et dont le père (Fabrizi) va vivre de sérieuses déconvenues, un jeune homme découvrant l’amour (Interlenghi), un séducteur malchanceux, ou encore deux acolytes un peu perdus, vont jalonner le film de leitmotiv comiques et cocasses, parfois ironiques.

Car ce groupe de touristes italiens donne l’occasion à Emmer de forcer le trait sur les petits travers de ses concitoyens : petites combines et jeux d’argent, football, drague, attrait des femmes pour le luxe, conflit des générations, etc. mais toujours au travers du regard tendre de celui qui cerne son époque. Sous la forme de fils narratifs qui partent de la gare puis se tendent en toutes directions, pour finalement se rejoindre au même point, Emmer avec son montage alterné de séquences courtes parvient à créer un rythme où le cœur de Paris se met à battre au rythme de l’Italie.

Informations pratiques

Au cinéma à partir du 14 août 2019