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Publié le lundi, 12 avril 2010 à 13h06

Palmarès Terra di cinema 2010

Par Stefano Palombari

Le festival Terra di Cinema 2010 vient de s'achever. Voici le palmarès de cette édition particulièrement intéressante

Prix du public pour la meilleure fiction LA BELLA GENTE de IVANO Di MATTEO. « Très Chers, l’annonce du prix que le public m’a décerné me fait très plaisir. De plus, le fait que mon film – qui en Italie est bloqué et ne parvient même pas à sortir en salles – soit aussi bien reçu en France et en ce moment particulier par vous, procure une grande satisfaction aux les acteurs, à moi-même et à toutes celles et ceux qui ont collaboré pour la réussite du film. Donc je vous remercie doublement pour l’accueil que vous m’avez réservé et j’espère vivement pouvoir participer l’année prochaine avec mon nouveau travail à votre si délicat et vivant festival. » Ivano Di Matteo

PRIX DOCUMENTAIRE Fémis- Titra Films pour le meilleur documentaire IN PURGATORIO de GIOVANNO CIONI. « Sur les neuf films de la sélection, nous avons choisi de remettre le prix Fémis-Titra Film à In Purgatorio de Giovanni Cioni, documentaire complexe qui creuse les relations poreuses entre le rêve et le vécu, entre ce qui a été et ce qui n'est plus, entre une ville chargée de croyances et ses habitants. Le réalisateur, par un choix judicieux des cadrages et des personnages interviewés, a su donner un visage troublant de la spiritualité napolitaine, démarche risquée qui aboutit à un film riche de sens et d'interprétations et d'une maîtrise assez exceptionnelle. » Le jury

REMERCIEMENTS DE GIOVANNI CIONI “Merci aux organisateurs et aux étudiants de la Fémis pour ce prix qui salue mon travail. J’ai un très beau souvenir de ma rencontre avec le public de Tremblay et du festival Terra di Cinema, de la qualité de la discussion que nous avons eue après la projection qui s’est prolongée jusqu’au bar. Un festival comme le vôtre se passe dans un endroit qui peut sembler lointain “hors du monde” hors de Paris (mais moi aussi j’habite “hors du monde” sur les collines autour de Florence – et pourtant ces territoires, ces « marges » sont essentielles pour qui fait un film, pour qui rencontre des personnes vraies dans une salle, car alors tu ressens que faire un film peut encore signifier quelque chose. Encore merci.” Giovanni Cioni

Mention spéciale LA BOCCA DEL LUPO de PIETRO MARCELLO. « Nous avons choisi de remettre une mention spéciale à La bocca del lupo de Pietro Marcello, qui réussit le tour de force d’établir un pont entre une ville portuaire en ruines et une relation intime solide qui sert de rempart face à la désertification ambiante. » Le jury

PRIX COURT METRAGE - jury, Pierre Da Silva, Amélie Galli, Philippe Germain, Jacques Kermabon, Eugenio Renzi Pour le meilleur court métrage Terra di Cinema 2010 à RIVIERA 91 di GABRIELE DI MUNZIO. « Est-ce parce qu’il repose sur tant d’oppositions que Riviera 91 nous cueille avec une si belle gracilité? Deux époques s’y confrontent, le passé révolu d’une femme à la fin de sa vie et le présent tout en bitume du Naples d’aujourd’hui, et avec elles deux vitesses, deux mouvements, deux espaces… Exercice périlleux du repli, expérience quasi méditative de la modernité et ses bruits alentour, questionnement sur le voyeurisme supposé, entretenu, du spectateur, Riviera 91 est tout cela à la fois, dans une économie de mot, avec la confiance dans le temps des images, vers une grande poésie. Le film séduit par son apparente franchise, le temps et le regard qu’il impose sur ce morceau de monde en devenir. Il nous promène dans les paradoxes auxquels il s’attache avec obstination, ce qui n’est pas la moindre de ses qualités. » Le jury

REMERCIEMENTS DE GABRIELE DI MUNZIO. « Tout d’abord je m’excuse de mon absence pour la remise du prix. Je remercie sincèrement les membres du jury, de l’association et du cinéma et toutes celles et ceux qui ont vu le film. » Gabriele di Munzio

Et pour le meilleur court métrage d’animation à NUVOLE MANI de SIMONE MASSI. « À l’encontre de bien des films, nous n’épuisons pas facilement ce qui se joue dans Nuvole, Mani, malgré sa brièveté et sa simplicité apparente. Les mots sont à la peine pour dire ce qu’exprime cette animation dont le trait évoque les stries des gravures à l’eau-forte. Les connaisseurs du travail de cet animateur italien reconnaîtront la technique déjà à l’oeuvre dans La Mémoire des chiens (de 2006 et à Terra di Cinema 2009), à savoir du papier enduit d’un noir gras, gratté ensuite avec des outils de gravure. Concret et évanescent comme les réminiscences intimes, Nuvole, Mani semble avant tout se nourrir des éclats impromptus de la mémoire involontaire. Ce qu’il déploie a plus à voir avec la poésie, même s’il se nourrit de paysages et de sons très concrets. Gestes, odeurs, frémissements de la mémoire, tout y est avant toutes sensations. » Le jury