Meris Angioletti. Exposition à Noisy-le-Sec

Par Rédaction

Jusqu'au 19 novembre, la Galerie, Centre d’art contemporain de Noisy-le-Sec (93) consacre à Meris Angioletti (1977, Bergame, Italie) sa première exposition personnelle en France. Étape importante dans la carrière de cette artiste qui a choisi de s’installer à Paris suite à une première résidence en 2005, l’exposition présente pour la première fois au public français un ensemble d’oeuvres récentes ainsi que des oeuvres inédites, produites pour l’occasion.

Puisant ses recherches tant dans l’histoire des arts — des premières abstractions de la fin du XIXème siècle jusqu’aux formes du « cinéma élargi » des années 1970 — que dans les sciences cognitives, la psychologie ou les croyances ésotériques, les œuvres de Meris Angioletti interrogent les mécanismes de la perception, de la mémoire et de la psyché. Empreint d’une méthode analytique dans laquelle recherche iconographique et écriture jouent un rôle complémentaire, son travail prend la forme d’installations lumineuses ou sonores, de projections vidéo, de diaporamas, de publications et de tirages photographiques. L’acte de projeter de la lumière, des images ou des couleurs, celui de diffuser des sons dans un lieu visent à créer une relation entre l’espace physique et l’espace mental pour favoriser chez le spectateur des « visions intérieures ».

L’exposition à La Galerie de Noisy-le-Sec a été conçue par l’artiste en deux niveaux : un ensemble important d’installations au rez-de-chaussée fait écho à une subexposition dans les anciennes caves du bâtiment.

Au rez-de-chaussée est présentée la vidéo projection muette intitulée 14 15 92 65 35 89 79 32 38 46 26 43 38 32 79 50 28 84 19 71 69 39 93 75 (2009), dans laquelle les chiffres se trouvant après la virgule du nombre π sont traduits en mots selon un processus mnemotechnique, ensuite en images et enfin en actions par des mimes. En vis-à-vis, l’installation lumineuse et sonore, The Curious and the Talkers [Le curieux et les bavards] (2010) met en parallèle un dialogue écrit à partir de conversations que l’artiste a eues avec un médium de la vision à distance et des théories sur les vertus télépathiques de la lumière. Plus loin, une nouvelle sculpture en argile évoquant une stèle ou un sceau sumérien incarne le passage historique d’une forme plastique à l'écriture.

En guise de transition avec la suite de l’exposition à l’étage inférieur, la vidéo Il Paradigma Indiziario [Le paradigme indiciaire] (2009) est un voyage dans les souterrains de Milan ponctué de récits projetant un imaginaire collectif sur ces lieux cachés. Enfin au sous-sol de La Galerie, une pièce sonore fait entendre des voix d’adolescents interprétant un morceau écrit par l’artiste à partir de recherches sur l’origine des langues imaginaires. Reprenant la fonction du choeur dans la tragédie grecque, l’oeuvre agit dans l’exposition comme un commentaire parallèle à la mise en scène se déroulant au rez-de-chaussée.

L’exposition à La Galerie, Centre d’art contemporain de Noisy-le-Sec est la première exposition personnelle en France de Meris Angioletti.

Meris Angioletti, The Curious and the Talkers (Le curieux et les bavards), 2010 Film sonore, 2 sources, 16 min Découpes, gélatines colorées RVB Photo © Fondazione Sandretto.