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Publié le samedi, 23 novembre 2019 à 10h12

Luca Giordano, Le triomphe de la peinture napolitaine, Exposition au Petit Palais

Par Ilaria Venneri

Luca Giordano

Jusqu'au 23 février 2020 le Petit Palais présente pour la première fois en France une rétrospective consacrée au peintre napolitain Luca Giordano (1634-1705), l’un des artistes les plus brillants du XVIIe siècle européen.

L’exposition met en valeur l’exceptionnelle virtuosité de cette gloire du Seicento à travers la présentation de près de 90 œuvres, tableaux monumentaux et dessins, réunis grâce aux prêts exceptionnels du musée de Capodimonte à Naples, des principales églises de la ville et de nombreuses institutions européennes dont le musée du Prado. Avec l’exposition sur le sculpteur Vincenzo Gemito (1852-1929), cette rétrospective constitue le second volet de la saison que le Petit Palais consacre à Naples cet automne en partenariat avec le musée de Capodimonte.

Organisée selon un axe chronologique tout en ménageant des rapprochements avec des toiles majeures d’autres peintres, le parcours de l’exposition souhaite apporter une vision renouvelée de l’artiste et montrer comment Giordano a su tirer le meilleur des différents courants stylistiques de l’époque pour aboutir aux formules qui séduisirent son siècle.

L’exposition met en valeur le contraste entre des compositions tourmentées, Crucifixion de Saint Pierre (par Giordano et par Mattia Pretti), Martyr de saint Sébastien (idem), terrible Apollon et Marsyas (par Giordano et par Ribera) et, dans un registre sensuel hérité du Titien, de langoureuses Vénus, Ariane abandonnée ou Diane et Endymion.

Son rayonnement dépassa l’Italie et, s’il refusa les sollicitations royales pour l’attirer à Paris, il s’installa à la cour de Charles II d’Espagne à partir de 1692, où il réalisa d’immenses fresques notamment, pour le Cazón del Buen Retiro à Madrid, le monastère de l’Escorial ou encore la cathédrale de Tolède. L’exposition évoque d’ailleurs cet aspect majeur de son œuvre en proposant aux visiteurs une expérience immersive dans une salle de projection. De retour à Naples en 1702, Giordano s’éteignit moins de trois ans après, laissant son empreinte dans la ville où ses œuvres fascinèrent des générations de peintres notamment français, du XVIIIe comme du XIXe siècle.

Informations pratiques
  • Petit Palais
  • Avenue Winston-Churchill 75008 Paris
  • Jusqu'au 23 février 2020