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Publié le vendredi, 29 mars 2019 à 09h37

Les Damnés d'après Luchino Visconti de retour à la Salle Richelieu

Par Marco Lotti

Un moment du spectacle Les Damnés

Jusqu'au 2 juin 2019, la Comédie française repropose le spectacle Les Damné, créé il y a trois ans, avec La troupe de la Comédie-Française qui a reçu plusieurs récompenses. Une production de la La Comédie-Française / Coproduction : La Compagnie des Indes - Récompense : 3 Molières dont ceux de la meilleure pièce de théâtre public, meilleure création visuelle et meilleure comédienne pour Elsa Lepoivre.

Ivo van Hove revisite Les Damnés, cette chronique au scalpel d’une famille d’industriels pendant la prise de pouvoir des nazis en 1933 en Allemagne. Il y voit une « célébration du Mal » où débauche idéologique et perversions familiales s’entremêlent.

« De passage à Rome la semaine dernière, je suis allé voir votre Caduta degli dei et, encore que je suive très mal votre langue, j’ai été très impressionné par la force, la carrure, l’insolence de l’œuvre. Les passions mêlées, tous ces corps, ce mélange de choses de l’histoire contemporaine, de l’argent, de la propriété, de la solitude, de la politique, de l’ambition, m’ont rappelé quelques-unes des grandes œuvres que j’ai lues et, parfois, travaillées. Je n’ai que plus apprécié l’originalité de votre film. » Dans ces mots adressés à Visconti en 1969, Jean Vilar pointe déjà l’universalité du propos des Damnés, ce lien avec les « grandes œuvres », ces damnés des origines, de la famille des Atrides, de Thyeste ou de Médée. Visconti disait s’être inspiré de Shakespeare et, notamment, de Macbeth ; Ivo van Hove nous ramène, lui, aux tragédies antiques.

Pour sa première mise en scène avec la Troupe en 2016, le metteur en scène revisite cette chronique au scalpel d’une famille d’industriels pendant la prise de pouvoir des nazis en 1933 en Allemagne. Il y voit une « célébration du Mal » où débauche idéologique et perversions familiales s’entremêlent. Sa création en juillet 2016 au Festival d’Avignon marque les esprits tant cette machine infernale résonne à nos oreilles contemporaines. « Dans l’archaïsme du dispositif où l’ensemble des comédiens et des techniciens se présentent à nous comme un chœur antique, dans la nudité souffrante des corps et dans le sang répandu, ce sont les Enfers que nous voyons », relève Éric Ruf.

Informations pratiques
  • Comédie Française (Salle Richelieu)
  • Place Colette - 75001 Paris.
  • Jusqu'au 2 juin 2019