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Publié le dimanche, 24 septembre 2017 à 10h32

Les Damnés d'après Luchino Visconti, Nicola Badalucco et Enrico Medioli

Par Marco Lotti

Un moment du spectacle Les Damnés

Les Damnés est un spectacle de l'année dernière avec La troupe de la Comédie-Française qui a reçu plusieurs récompenses. Une production de la La Comédie-Française / Coproduction : La Compagnie des Indes - Récompense : 3 Molières en 2017 dont ceux de la meilleure pièce de théâtre public, meilleure création visuelle et meilleure comédienne pour Elsa Lepoivre.

Après avoir été projeté cet été dans la cour carrée du Musée du Louvre, le spectacle Les Damnés inspiré des œuvres de Luchino Visconti, Nicola Badalucco et Enrico Medioli, est de retour à la Comédie Française du 29 septembre 2017 jusqu'au 10 décembre 2017.

« De passage à Rome la semaine dernière, je suis allé voir votre « Caduta degli dei » et, encore que je suive très mal votre langue, j’ai été très impressionné par la force, la carrure, l’insolence de l’œuvre.

Les passions mêlées, tous ces corps, ce mélange de choses de l’histoire contemporaine, de l’argent, de la propriété, de la solitude, de la politique, de l’ambition, m’ont rappelé quelques-unes des grandes œuvres que j’ai lues et, parfois, travaillées. Je n’ai que plus apprécié l’originalité de votre film. » Dans ces mots qu’il adresse en décembre 1969 à Luchino Visconti, Jean Vilar pointe déjà l’universalité du propos des Damnés, ce lien avec les « grandes œuvres », ces damnés des origines, de la famille des Atrides, de Thyeste ou de Médée. Visconti disait s’être inspiré de Shakespeare, et notamment de Macbeth ; Ivo van Hove nous ramène, lui, aux tragédies antiques.

Pour sa première mise en scène avec la Troupe, le metteur en scène revisite cette chronique au scalpel d’une famille d’industriels pendant la prise de pouvoir des nazis en 1933 en Allemagne. Il y voit une « célébration du Mal » où débauche idéologique et perversions familiales s’entremêlent. Sa création en juillet 2016 marque les esprits tant cette machine infernale résonne à nos oreilles contemporaines. « Dans l’archaïsme du dispositif où l’ensemble des comédiens et des techniciens se présentent à nous comme un chœur antique, dans la nudité souffrante des corps et dans le sang répandu, ce sont les Enfers que nous voyons », relève Éric Ruf.

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