Publié le mercredi, 23 avril 2025 à 10h26
Le Trittico de Puccini à Bastille du 29 avril au 28 mai

Il Trittico de Giacomo Puccini. Libretto de Giuseppe Adami e Giovacchino Forzano. La célèbre soprano lituanienne Asmik Grigorian interprètera les trois rôles féminins principaux
Créé au Metropolitan Opera de New York le 14 décembre 1918, le Trittico entrelace trois opéras en un acte. Puccini choisit le nom pictural de Trittico (Triptyque) pour nommer l'ensemble de ses très œuvres, conçoit comme un tout, pour être représenté dans la même soirée, laissant la dénomination plus classique de trilogie. Puccini voulut faire représenter son œuvre en Amérique, car l'Europe était ravagée par la guerre et c'est une des seules créations à laquelle son auteur n'assista pas. La mort joue un rôle central dans les trois intrigues :
Il Tabarro est un drame de la jalousie sur une péniche amarrée près de Notre-Dame, dans le Paris du XXème siècle naissant. Le débardeur Luigi, amant de Giorgetta, est surpris par son mari, Michele, qui l’étrangle et oblige ensuite sa femme à contempler le mort.
Suor Angelica, dans un couvent du XVIIe siècle, expie sa faute : avoir déshonoré sa famille en donnant naissance à un enfant illégitime. Quand elle apprend la mort de son fils elle s’empoisonne pour pouvoir le rejoindre au ciel.
Gianni Schicchi est enfin une farce burlesque dans la Florence médiévale. Des héritiers malhonnêtes acceptent l’aide du rusé Gianni Schicchi que leur propose de se faire passer pour leur riche parent Buoso Donati qui vient de mourir en léguant tous ses biens au couvent. En prenant la place du mort, Gianni Schicchi parvient à dicter un nouveau testament qui contredit le premier, mais en contribuant surtout à son propre enrichissement.
Des trois, c'est Gianni Schicchi qui a le plus vite obtenu le succès, avec la célèbre aria de Lauretta “O mio babbino caro” et le rôle de Schicchi qui est devenu une sorte de cheval de bataille des plus grands barytons. Gianni Schicchi remporta les faveurs du public au détriment des deux autres volets du Triptyque qui allait subir toutes sortes de découpage et d’associations avec d’autres œuvres de petite dimension comme Le Château de Barbe-Bleue (1918) de Bartok ou L’Heure Espagnole (1911) de Ravel. Puccini s’opposa d’emblée à la perspective de voir son Triptyque donné en trois représentations séparées, mais l’exécution du Trittico en intégralité n’est pas facile car nécessite un orchestre considérable, seize voix masculines, vingt-deux voix féminines, sans compter des chœurs importants. Le triptyque n’a été introduite à Paris qu’en 1967, et n’y a été reprise que deux fois depuis.
Le metteur en scène Christof Loy, qui fait ses débuts à l’Opéra national de Paris, place ces œuvres dans un ordre inhabituel en progressant de la comédie vers le drame, présentant donc, dans l’ordre, Gianni Schicchi, ll Tabarro et puis Suor Angelica. Puccini avait d’abord l’intention d’écrire une trilogie qui se référerait aux trois parties de la Divine Comédie de Dante. Son projet s’en est ensuite éloigné, mais c’est cette idée qui a conduit le metteur en scène à un ordre non orthodoxe des trois opéras: de l'Enfer au Paradis en passant par le Purgatoire, à l'image de la Divine Comédie. La mise en scène de Christof Loy a été donnée pour la première fois au Festival de Salzbourg en 2022, en coproduction avec l’Opéra national de Paris.
Sous la direction de Carlo Rizzi, la soprano lituanienne Asmik Grigorian, qui fera ses débuts dans un opéra mis en scène à l'Opéra de Paris, interprètera les trois rôles féminins principaux (Lauretta, Giorgetta et Suor Angelica) relevant le défi du marathon vocal et théâtral, aux côtés notamment de Misha Kiria (Gianni Schicchi), Alexey Neklyudov (Rinuccio), Roman Burdenko (Michele), Joshua Guerrero (Luigi) et Karita Mattila (la zia principessa).
Informations pratiques
- Opéra Bastille
- du 29 avril au 28 mai 2025. Surtitrage : Français / Anglais
- de 53 € à 220 €