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Publié le mercredi, 13 mars 2019 à 09h44

Le Maniérisme, conférence au MK2 Beaubourg

Par Marco Lotti

Jacopo Pontormo, Déposition (détail), retable de la chapelle Capponi

Des Mots et Des Arts, agence de médiation culturelle, organise en collaboration avec MK2 des conférences sur l'art italien. Après la rencontre du samedi 23 mars 2019 sur l’École de Fontainebleau, ce sera autour du Maniérisme. Ces conférences sont animées par Tatiana Mignot (titulaire d'un Master en art médiéval et d'une Licence d'Histoire obtenus à Paris IV - La Sorbonne).

Que peut-on faire après la Renaissance, après la perfection expressive et formelle incarnée par Michel Ange et Raphaël ? les artistes de la génération suivante ont le sentiment de naître trop tard dans un monde où la perfection avait été atteinte, ce sont les maniéristes.

Maniérisme a depuis le XIXème siècle un sens péjoratif. Pourtant la maniera chez Vasari désigne « le style » des artistes modernes, de ceux qui ont dépassé les maîtres antiques, c’est-à-dire Raphael aussi bien que Michel-Ange. Etre maniériste, c’est donc être moderne et pratiquer un art qui est conscient d’être art car il s’appuie non pas sur les modèles de la nature mais sur ceux de l’art. Michel-Ange notamment est la référence omniprésente pour ces artistes.

L’art maniériste incarne aussi l’esprit d’un siècle. Le XVIème siècle est une période troublée : sac de Rome, émergence du protestantisme par exemple. C’est un art élitiste, « officiel », chargé de donner du pouvoir absolu une image d’invulnérabilité impassible. Il nait en Italie mais c’est le premier style internationale depuis le gothique, il se diffuse rapidement dans toute l’Europe et concerne tous les arts.

Chaque artiste a son style propre mais on remarque des caractéristiques générales communes qui constituent un style à part entière. Le précepte général est l’idée que l’art est une expérience de la pensée. Cela justifie donc de s’affranchir des règles. L’art est une émanation de la main humaine, il doit afficher son artificialité. Et puisqu’on ne peut faire plus que les grands maitres autant faire autre chose, rompre les règles.

L’artiste accorde une nouvelle importance à ce qui encadre l’histoire que proposent fresques ou gravures. Quadro riportato = tableau dans le tableau (équivalent littéraire de la mise en abîme). Francesco Salviati, 1552-54, salle des mappemondes, fresque, Palazzo Sacchetti, Rome Salviati dresse un époustouflant décor en trompe l’œil pour ce salon d’apparat : toute la richesse d’un grand décor (marbres, tapisseries, dorures, bronzes) chargés de signifier la magnificence du maître des lieux sont fournis par la peinture. Le mur s’efface littéralement sous les scènes et les différents registres mis en place par le peintre. La narration passe au second plan par rapport au décor.

Parmi les autres artistes italiens dont sera question lors de la rencontre : Jacopo Pontormo, grand peintre de la première génération maniériste, Rosso Fiorentino, Giambologna et Bronzino.

Informations pratiques
  • MK2 Beaubourg,
  • 50 Rue Rambuteau - 75003 Paris. Tarif à l’unité : 20€ plein tarif ; 15€ tarif réduit (étudiants, - 26 ans, demandeurs d’emploi).
  • Le samedi 30 mars 2019 à 11h. Pour réserver cliquez ici